France

Selon une députée LREM, la loi Sécurité Globale serait une «protection» pour les vrais journalistes

Une député LREM a déclaré que le très contesté projet de loi sur la Sécurité globale constituait une «protection» pour les journalistes qui donnent «de la vraie information». Une position qui n'a pas manqué de faire réagir.

Invitée le 18 novembre sur la chaîne Public Sénat à commenter la polémique qui entoure actuellement le projet de loi sur la Sécurité globale, la députée LREM de la 6e circonscritpion du Var Valérie Gomez Bassac a estimé qu'il ne fallait pas voir ce texte comme une atteinte à la liberté d’informer. «C'est une protection, un service, pour les journalistes qui font vraiment leur travail, qui donnent de la vraie information», a-t-elle déclaré.

Quand un gouvernement et une majorité prétendent désigner les "vrais journalistes" qui "donnent de la vraie information", en général il faut vraiment s'inquiéter

Cette déclaration lui a valu de recevoir une volée de bois vert de la part de journalistes et d'observateurs. «Bon matin, ami(e)s de la "vraie information" ! La start up nation c’est l’ORTF en couleurs», a ironisé l'écrivain et journaliste indépendant David Duresnes.

«Encore une championne du monde, à la pensée invertébrée et tordue, typique de la REM. Débarrassons-nous dès que possible de ces gens-là avant le saccage final», a renchérit Aude Lancelin fondatrice du média de gauche QG. «Mais qui est cette députée macroniste pour décider qui sont les "journalistes qui font vraiment leur travail, qui donnent la vraie information" ?» s'est insurgé Jean-Dominique Merchet de l'Opinion. «Quand un gouvernement et une majorité prétendent désigner les "vrais journalistes" qui "donnent de la vraie information", en général il faut vraiment s'inquiéter», prévient pour sa part Etienne Baldit, journaliste chez Libération.

Ce que je dénonçais ici c’est le comportement de certains non-journalistes qui nuisent et dévoient le travail remarquable de recherche et d’information des journalistes

Sentant poindre la polémique, la députée a tenu à apporter une précision à ses propos ce 19 novembre à travers son compte Twitter pour «éviter toute mauvaise compréhension de [s]es propos». «Ce que je dénonçais ici c’est le comportement de certains non-journalistes qui nuisent et dévoient le travail remarquable de recherche et d’information des journalistes», a-t-elle écrit. 

Une première mobilisation s'est tenue le 17 novembre à Paris et dans d'autres villes de France contre ce projet de loi considéré par la profession comme une entrave à la liberté de la presse. Au cours de la manifestation parisienne, plusieurs journalistes ont été interpellés et certains mis en garde à vue, déclenchant une levée de boucliers de la corporation.

Un nouvel appel à manifestation a été lancé pour le 21 novembre. A Paris, le rassemblement aura lieu place du Trocadéro.