Le 16 novembre, l'Ifop a publié les résultats d'un sondage réalisé en partenariat avec Le Figaro pour un numéro de sa série «Enquêtes» consacré à l'immigration. Ce sondage met en avant un rejet de la politique migratoire française très majoritaire dans la population de l'Hexagone.
Ce sondage a été mené les 22 et 23 janvier 2020 auprès d’un échantillon de 1 008 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Il ressort d'une première série de quatre questions que 78% des personnes interrogées considèrent que qu'il faut passer d’une immigration subie à une immigration choisie, tandis que 64% considèrent qu'on en fait plus pour les immigrés que pour les Français ; seulement 37% estiment que l’immigration est une chance pour la France et 32% jugent que les pouvoirs publics luttent efficacement contre l’immigration clandestine. Ces chiffres sont en hausse par rapport au dernier sondage de juin 2018, à l'exception de la deuxième question.
Par ailleurs, 58% des personnes interrogées se disent en faveur de l'instauration du droit du sang à la place du droit du sol. Elles étaient 59% lors d'un sondage Ifop réalisé en août 2016. Le droit du sol consiste en l’acquisition automatique de la nationalité française pour les enfants nés en France de parents étrangers.
55% des sondés se disent également favorables à la suppression du regroupement familial, un chiffre inférieur de 5 points à ce qu'il était en 2016. Le regroupement familial permet depuis 1976 à un étranger non européen titulaire d'une carte de séjour de faire venir en France son conjoint et ses enfants sous condition de ressources et de logement.
Ces résultats s'inscrivent dans une tendance de long terme : le 13 septembre 2019, un sondage Ipsos révélait que 60% des Français voyaient «les migrants comme une menace» et que 65 % pensaient «qu’accueillir les migrants n’améliorera pas la situation du pays». De plus, 45% des habitants de l’Hexagone estimaient alors que «l’arrivée de migrants prive les Français de services sociaux». Huit mois après l'élection présidentielle de 2017, un sondage réalisé par l'Ifop pour L'Express révélait que 64% des Français jugeaient le rythme de l'immigration «trop élevé».
Une tendance qui semble être commune à l'ensemble du continent puisque l'enquête de l'Eurobaromètre standard de l'automne 2018 – une étude commandée et coordonnée par la Commission européenne – indiquait que l'immigration restait la principale préoccupation des Européens avec 40 % des mentions, loin devant le terrorisme.