Sur instruction du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, les forces de l'ordre ont entamé le 17 novembre 2020 au matin le démantèlement d'un campement de migrants situé à quelques encablures du Stade de France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), dans lequel vivaient près de 2 500 personnes.
Dans le cadre d'une opération d'évacuation conjointe de la préfecture de police de Paris et des préfectures d'Ile-de-France et de Seine-Saint-Denis, un important dispositif policier a débuté vers 5h l'évacuation et la mise à l'abri des migrants vers 26 centres d'accueil et gymnases d'Ile-de-France, d'après les images de notre journaliste Charles Baudry présent sur place.
Selon le décompte de l'association France terre d'asile, opératrice de l'Etat, environ 2 400 personnes vivaient la veille encore dans ce camp qui n'a cessé de grossir depuis août.
D'après notre journaliste, les forces de l'ordre ont aspergé de gaz lacrymogène certains migrants «après des bousculades pour essayer de rentrer dans les bus».
«Après plusieurs gazages, un chef d'unité [a] demand[é] aux migrants de s'asseoir et fait enlever les casques de son équipe afin d'apaiser les tensions. Une initiative applaudie par les migrants», a précisé Charles Baudry.
Vers 10h, les premiers des 70 bus prévus, remplis d'une cinquantaine de migrants, dont des familles, sont partis vers des centres «escortés par les forces de l'ordre», le plus souvent dans le calme, mais parfois dans la confusion.
«Ces camps ne sont pas acceptables», a déclaré lors d'un bref point presse le préfet de police de Paris, Didier Lallement. «Cette opération a lieu pour faire en sorte que les personnes en situation régulière puissent trouver un abri nécessaire», a-t-il précisé, avant de souligner que celles en situation irrégulière «n'ont pas vocation à rester sur le territoire».
Toutes les personnes prises en charge feront l'objet d'un test au Covid-19 avant d'être soit isolées dans un premier temps, en cas de résultat positif, soit immédiatement mises à l'abri.
Ce campement de Saint-Denis était majoritairement constitué d'hommes seuls, originaires en grande majorité d'Afghanistan, mais également du Soudan, d'Ethiopie et de Somalie, d'après l'AFP. Beaucoup sont auparavant passés par d'autres campements à Paris, successivement démantelés. Depuis la crise migratoire de 2015, c'est le 65e démantèlement de grande ampleur, pour près de 300 opérations dites de «mise à l'abri».