France

Caricatures de Mahomet : Al-Qaïda menace Macron et appelle à tuer quiconque insulte le prophète

Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a menacé de se venger du président français Emmanuel Macron après que celui-ci a défendu le droit à la caricature. Le groupe a également appelé à tuer toute personne insultant le prophète Mahomet.

Le groupe djihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a appelé le 2 novembre ses partisans à tuer toute personne insultant le prophète Mahomet et menacé de se venger du président français Emmanuel Macron, qui a défendu le droit à la caricature.

«Tuer celui qui insulte le prophète est le droit de chaque musulman capable de l'appliquer», a écrit le groupe Aqmi dans un communiqué, en réaction aux déclarations du président Macron lors de la cérémonie d'hommage à l'enseignant français Samuel Paty, décapité le 16 octobre dans un attentat islamiste pour avoir montré en cours des caricatures du prophète.

On oubliera pas vos agissements atroces

«Le boycott est un devoir, mais ça ne suffit pas», a écrit Aqmi, appelant à la «vengeance» et présentant comme un «martyr» le jeune Tchétchène radicalisé ayant tué Samuel Paty. «On oubliera pas vos agissements atroces», a par ailleurs lancé Aqmi à Emmanuel Macron.

Les manifestations contre Macron se poursuivent dans le monde musulman

Lors de l'hommage à Samuel Paty, Emmanuel Macron avait affirmé que la France, au nom de la liberté d'expression, ne renoncerait pas aux caricatures, déclenchant un flot de critiques dans le monde musulman, des manifestations monstres et des appels au boycott. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté ces derniers jours contre la France dans plusieurs pays musulmans, dont 50 000 au Bangladesh le 2 novembre, certains protestataires brûlant des effigies du président Macron et des drapeaux français.

Dans une interview accordée à la chaîne qatarie Al jazeera le 31 octobre, Emmanuel Macron avait joué l'apaisement. Il a déclaré comprendre que l'on puisse être «choqué» par des caricatures, tout en martelant qu'il n'accepterait «jamais» que l'on puisse justifier la violence. Il a en outre dénoncé la déformation de ses propos. «Les réactions du monde musulman ont été dues à beaucoup de mensonges, et au fait que les gens ont cru comprendre que moi, j'étais favorable à ces caricatures», a affirmé le chef de l'Etat dans l'entretien.

«Je suis favorable à ce qu'on puisse écrire, penser, dessiner librement dans mon pays parce que je pense que c'est important, que c'est un droit, ce sont nos libertés», a-t-il ajouté. «Contrairement à ce que j'ai beaucoup entendu et vu sur les réseaux sociaux ces derniers jours, notre pays n'a de problème avec aucune religion. Elles s'y exercent toutes librement ! Pas de stigmatisation : la France est attachée à la paix et au vivre-ensemble», a en outre écrit le président français sur son compte Twitter.