Télétravail massif, masque obligatoire dès le primaire : au lendemain de l'annonce d'un nouveau confinement d'un mois par Emmanuel Macron, le Premier ministre Jean Castex a détaillé ce 29 octobre lors d'une conférence de presse les mesures restrictives décidées par l'exécutif qui entreront en vigueur vendredi 30 octobre.
Déplacements, attestations et amendes
- Les déplacements pour faire de l'exercice ou promener son animal seront possibles pour «une heure maximum» et dans «un rayon d'un kilomètre du domicile». Pour aller travailler des «attestations permanentes» seront mises en place.
- Comme pendant le confinement du printemps «vous ne pourrez quitter votre domicile que pour certaines raisons [faire ses courses alimentaires, aller travailler, aller chez le médecin ou à la pharmacie, etc.] et munis d'une attestation» et il ne sera pas possible «de voyager au sein du territoire national, y compris d'une résidence principale vers une résidence secondaire». «Une amende forfaitaire de 135 euros sera appliquée en cas de non respect du confinement», a rappelé Jean Castex.
- Les déplacements pour «motifs familiaux impérieux», l'assistance aux personnes vulnérables et précaires ou la convocation devant un tribunal seront possibles, comme au printemps.
- Afin de «faciliter» la vie quotidienne, «deux attestations permanentes pourront également être délivrées», l'une par l'employeur «pour les déplacements entre le domicile et le travail» et l'autre «par l'établissement scolaire» pour les déplacements domicile-école des enfants.
Les établissements scolaires restent ouverts
- Le nouveau protocole sanitaire renforcé qui va être mis en place dans les établissements scolaires «permettra l'accueil de tous les élèves, à l'école, au collège et au lycée», selon le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer.
- Ce nouveau protocole prévoit notamment le port du masque à partir du CP, une limitation du brassage des élèves avec des arrivées et départs étalés dans le temps, des «déplacements limités au maximum» et des récréations «par groupes».
Une indemnisation allant jusqu'à 10 000 euros pour les entreprises jusqu'à 50 salariés
- Les restaurants et commerces fermés du fait des protocoles sanitaires liés au reconfinement pourront livrer leurs clients, lesquels pourront également venir retirer des commandes en ligne, d'après le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
- Le fonds de solidarité pour les entreprises va être réactivé et élargi aux entreprises comptant jusqu'à 50 salariés, afin de compenser les fermetures liées aux mesures de reconfinement.
- «Toutes les entreprises et tous les commerces qui seront fermés par décision administrative pourront recevoir une indemnisation allant jusqu'à 10 000 euros. Cela concernera les entreprises non plus jusqu'à 10, mais jusqu'à 50 salariés», a déclaré Bruno Le Maire.
Outre-mer
- En Outre-mer, le reconfinement ne sera appliqué qu'en Martinique, territoire où la pandémie est en forte augmentation.
Une seconde vague annoncée plus meurtrière que la première
Plus tôt ce même jour, le chef du gouvernement s'était exprimé devant la représentation nationale. Devant les députés il a estimé avoir «anticipé la deuxième vague» qui sera «sans doute plus meurtrière» que la première.
Le Premier ministre prévoit de plus un pic d'hospitalisation en novembre «plus élevé qu'en avril». Informé de l'attaque au couteau survenue à Nice, il a immédiatement quitté l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a de son côté estimé à «un million» le nombre de Français actuellement porteurs du Covid-19, confirmant les déclarations du président du conseil scientifique Jean-François Delfraissy selon qui les hôpitaux vont faire face à une situation «extrêmement difficile» dans les deux à trois semaines qui viennent, le temps que le confinement fasse ses effets. Le Medef a par ailleurs vivement réagi à l'annonce d'un nouveau confinement, la fermeture des commerces étant, selon lui, une «erreur».