Les manifestations hostiles à l'obligation généralisée du port du masque gagnent la France. Environ 150 personnes se sont rassemblées le 6 septembre après-midi devant le palais de justice à Chambéry (Savoie), rapporte le Dauphiné Libéré.
Le masque est un rituel de sorcellerie satanique
Cité par le journal régional, Thierry Becourt, porte-parole du Sénat souverain de Savoie, l'organisation à l'origine de la manifestation, a déclaré : «Avec la complicité des médias, de Big Pharma et de l’OMS, l’Etat profond met en place une dictature sanitaire et opère un contrôle social massif.» L'homme affirme en outre que «le masque est un rituel de sorcellerie satanique» qui finit par rendre malade les gens en leur provoquant des maladies respiratoires.
Le mouvement anti-masques, qui s'est beaucoup fait entendre ces derniers temps dans de nombreux pays, commence donc à prendre de l'ampleur en France. Déjà, le 29 août, quelques centaines de personnes s'étaient rassemblées place de la Nation à Paris pour demander la fin de l'obligation du port du masque.
Des manifestants à la pensée libertarienne, plutôt de droite ?
Pour mieux déterminer le profil des personnes mobilisées contre ces mesures restrictives, souvent qualifiées de «conspirationnistes», la fondation Jean-Jaurès publie ce 7 septembre une première étude sur les membres de ce mouvement naissant. Il s'agirait davantage de personnes plus diplômées que la moyenne, plus défiantes envers les institutions, plus amatrices de thèses complotistes et plus féminins. «Le déterminant des anti-masques», détaille Antoine Bristielle, chercheur en sciences sociales, cité par l'AFP, «c'est vraiment l'aspect libertarien de leur pensée».
Cette mouvance, très implantée aux Etats-Unis se caractérise, selon cette étude, par une attitude favorisant à la fois un «libéralisme sur le plan économique», soit un refus de l'ingérence de l'Etat dans l'Economie et un libéralisme moral, illustré par «l'acceptation du mariage gay par exemple». Or, ainsi que le montrent des études menées aux Etats-Unis, l'attrait pour les thèses libertariennes «augmente avec le niveau de diplôme et de salaire».
Fort tropisme de droite
Se faisant plus précise sur le profil social des contestataires, l'étude affirme que «les femmes sont surreprésentées à près de 63%». En outre, l'âge moyens de ces personnes serait de 50 ans, alors qu'on pourrait imaginer qu'ils soient plus jeunes. Le niveau d'éducation est, lui aussi, assez haut avec un Bac+2 en moyenne, selon cette enquête. Les catégories sociales supérieures sont également surreprésentées parmi les réfractaires au masque : «les cadres et professions intellectuelles supérieures représentent 36% des personnes interrogées alors que leur poids n'est que de 18% dans l'ensemble de la population française. Au contraire, les ouvriers et employés ne représentent que 23% des anti-masques interrogés, soit la moitié de leur poids réel dans la population française.»
Enfin, souligne cette étude, les anti-masques «se caractérisent par un fort tropisme de droite». Parmi ceux «acceptant de se placer sur l'échelle gauche/droite, 36% se disent de gauche et 46% de droite».
De nombreuses manifestations ont eu lieu à travers le monde pour dénoncer l'obligation du port du masques. Le 5 septembre, un millier de personnes ont par exemple manifesté leur contestation à Rome, mais c'est en Allemagne que la mobilisation est particulièrement forte, notamment à Berlin, avec des rassemblements de plusieurs dizaines de milliers de personnes ces dernières semaines.