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En Europe, les opposants aux mesures anti-Covid veulent faire entendre leur voix

A Berlin, Londres et pour la première fois à Paris, des manifestants anti-masque se sont mobilisés au nom de la liberté et pour dénoncer les obligations de port du masque décrétées dans leurs pays afin d’enrayer la propagation du coronavirus.

A Paris, comme à Londres et à Berlin, des manifestations ont eu lieu ce 29 août pour protester contre les mesures restrictives liées à l'épidémie de coronavirus et notamment contre le port du masque. 

Si des pays comme l'Allemagne ou le Royaume-Uni connaissent depuis un certain temps déjà des manifestations de ce type dans l'espace public, le mouvement hostile au port obligatoire du masque n'avait jusqu'à présent pas vraiment pris en France. Il s'agit d'une des premières mobilisations de militants anti-masque dans l'Hexagone.
Entre 200 à 300 personnes se sont ainsi rassemblées dans le calme place de la Nation à Paris pour dénoncer le port obligatoire du masque aux cris de «liberté, liberté !» et avec le soutien de quelques Gilets jaunes, a constaté un journaliste.

Réunis à partir de 13h place de la Nation, ils ont notamment accusé le gouvernement de «manipuler les gens par la peur» et d'imposer le masque dans plusieurs grandes villes «sans aucune justification scientifique». «On nous empêche de subvenir à un besoin vital qui est la respiration», a par exemple déclaré une manifestante au micro de RT France. «On nous musèle comme des animaux. C'est une forme de dressage pour nous faire accepter des choses qui vont être encore beaucoup plus graves», a dit une autre manifestante à notre micro.

Les manifestants ont rapidement été encerclés par plusieurs dizaines de policiers, dont certains ont dressé des contraventions de 135 euros pour non port du masque. Vers 15h30, 73 personnes avaient été verbalisées, a fait savoir la préfecture de police sur Twitter.

«Les gens ne veulent pas du masque, ils ne le portent que parce qu'ils ont peur de prendre une amende», à déclaré au micro l'un des manifestants sous les applaudissements, rapporte l'AFP. De nombreux slogans, apparemment sans rapport direct avec l'objet de la mobilisation, ont pu être observés, poussant certains observateurs à faire état d'une tendance «complotiste» dans les rangs des manifestants, dont certains brandissaient des pancartes proclamant «Stop au mensonge et à la corruption», «L'Etat profond ne passera pas».

«Il y a un mensonge quelque part car au début, ils disaient qu'il ne fallait pas mettre de masque. On veut savoir pourquoi cette incohérence», dit Saïd, 53 ans, venu de Bagneux (Hauts-de-Seine), cité par l'AFP. A Londres, ils étaient un millier de manifestants appelant à «la fin de la tyrannie médicale» à se retrouver sur Trafalgar Square, comme on peut le voir sur nos images tournées en direct.

En Allemagne, où la mobilisation est la plus forte, un cortège de quelque 20 000 participants, selon la police, a défilé à Berlin. La police l'a rapidement obligé à faire une halte. «La distanciation minimum n'est pas respectée (...) malgré les demandes répétées» des forces de l'ordre, a fait savoir la police, «c'est pourquoi il n'y a pas d'autre possibilité que de dissoudre le rassemblement».

Après la demande de dispersion en début d'après-midi, les manifestants, dont beaucoup étaient assis sur la chaussée, sont restés sur place et ont crié «résistance !», puis «nous sommes le peuple !» Des milliers d'entre eux ont ensuite continué à manifester lors d'un meeting, qui lui a pu se dérouler. Un groupe a lancé des pierres et des bouteilles contre les forces de l'ordre, qui ont procédé à deux interpellations, selon la police. 

Intitulé «fête de la liberté et de la paix», l'événement de Berlin, qui rassemble «libres penseurs», militants antivaccins, conspirationnistes ou encore sympathisants d'extrême droite, constitue le second du genre en un mois et inquiète les autorités. La foule est très mélangée, de toutes classes d'âge, y compris des familles avec des enfants en bas âge. Les drapeaux de la paix arc-en-ciel et de l'Allemagne se côtoient, les manifestants ayant aussi à plusieurs reprise crié «Merkel doit partir !»

Ce nouveau rassemblement intervient dans un contexte de grogne croissante dans l'opinion allemande à l'égard des restrictions liées à la pandémie. Et ce même si l'Allemagne a plutôt mieux résisté que ses voisins, et que les restrictions destinées à lutter contre le nouveau coronavirus n'ont jamais été aussi strictes qu'en France ou en Italie par exemple. La pandémie du Covid-19 a fait au moins 838 271 morts dans le monde depuis l'apparition du virus fin décembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles ce 29 août.

Près de 24,8 millions de cas d'infection ont été diagnostiqués.