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«Bas les masques» : des milliers de manifestants à Berlin contre les restrictions liées au Covid-19

Des milliers de personnes ont défilé le 1er août à Berlin afin de protester contre les mesures imposées en Allemagne pour endiguer la pandémie de coronavirus, accusées de violer les droits et libertés des personnes.

«Bas les masques», «Pas de vaccination obligatoire», ou «Retour des libertés !» : une marée humaine a envahi les rues de Berlin le 1er août pour exiger la fin des restrictions mises en place afin de combattre le Covid-19. Si la marche était pacifiste, elle a tout de même été dispersée, non sans violence, par la police car les manifestants ne portaient pas de masques.

Notre demande est de revenir à la démocratie

«Nous sommes la deuxième vague», «Résistance» ou encore «La plus grande théorie conspirationniste est la pandémie du nouveau coronavirus», ont scandé les manifestants sous un soleil de plomb. La mobilisation, baptisée «La fin de la pandémie - Jour de la liberté», estimée par la police à quelque 20 000 personnes, comprenait des libertaires, des «libres penseurs» et des militants anti-vaccination.

Globalement, le défilé s'est déroulé dans une ambiance bon enfant. Les manifestants ont dansé et chanté «Nous sommes des gens libres !» sur l'air du groupe de rock Queen We Will Rock You. D'autres ont défilé avec des pancartes disant : «Nous faisons du bruit parce que vous volez notre liberté !» et «Pensez ! Ne portez pas de masque!».

«La peur affaiblit le système immunitaire»

«Notre demande est de revenir à la démocratie», a déclaré à Reuters un manifestant qui a refusé de donner son nom. «Le masque qui nous asservit doit disparaître», a-t-il ajouté. «C'est une pure tactique de peur : je ne vois pas du tout de danger avec le virus. Je ne connais pas d'autres personnes malades. J'ai connu beaucoup de malades en mars, des skieurs, des vacanciers, il se passait vraiment quelque chose en février, mais maintenant il n'y a plus de malades», a affirmé Iris Bitzenmeier, une manifestante, à l'AFP.

Un avis que partage Anna-Maria Wetzel, arrivée avec une quinzaine d'amis du Bade-Wurtemberg (sud-ouest) où elle a déjà participé à plusieurs rassemblements similaires à Stuttgart. «Les gens qui ne s'informent pas d'eux-mêmes, à l'inverse de nous, restent ignorants et croient ce que le gouvernement leur dit. Ils entrent dans la peur que le gouvernement nous met dans la tête. Et la peur affaiblit le système immunitaire», a-t-elle avancé, toujours citée par l'agence de presse française.

Face à la masse de sceptiques se sont dressés plusieurs contre-manifestants, dont un cortège de «grands-mères contre l'extrême droite» qui ont traité ces militants de «nazis», d'après l'AFP.

Peu de manifestants portaient un masque, selon un journaliste de l'agence de presse sur place, et la distanciation physique d'un mètre cinquante normalement obligatoire n'était pas respectée.

Après avoir sommé à plusieurs reprises les participants de respecter les gestes barrières, les forces de l'ordre ont décidé de dissoudre la manifestation en fin d'après-midi. «Veuillez vous éloigner rapidement et si possible seul ou en petits groupes de l'ancien lieu de rassemblement», a twitté la police berlinoise qui, plus tôt, avait déjà indiqué avoir déposé plainte contre l'organisateur de l'événement en raison du «non-respect des règles d'hygiène».

Selon la police citée par l’AFP, 45 agents des forces de l’ordre ont été blessés pendant les manifestations du 1er août dans la capitale allemande, dont certains lors de la marche «La fin de la pandémie - Jour de la liberté». D’après la même source, trois policiers touchés par des débris de vitres ont été hospitalisés. La police a fait état de 133 arrestations au cours de la journée. Plus de 1 100 policiers avaient été déployés sur les lieux des différentes manifestations.

Reprise par l'AFP, la porte-parole de la chancellerie Ulrike Demmer a évoqué le 3 août des comportements «inacceptables» dans les différents cortèges. «Les images que nous avons vues ce week-end sont inacceptables», a-t-elle fustigé, insistant : «Le comportement de beaucoup de manifestants n'est absolument pas justifié.»

Si l'Allemagne a jusqu'à présent été plutôt épargnée par la pandémie qui y a fait moins de 9 200 morts, les autorités s'alarment d'une lente reprise des infections. Le 1er août, leur nombre a augmenté de 955 par rapport à la veille, un niveau qui n'était plus atteint depuis le 9 mai, selon l'Institut sanitaire Robert Koch.