France

A droite, l'incendie de la cathédrale de Nantes érigé en symbole du délabrement de la civilisation

Si la lumière doit encore être faite sur l'incendie de la cathédrale de Nantes, des figures de la droite et du RN voient d'ores et déjà dans ce drame l'illustration de la vulnérabilité de la civilisation française ou du christianisme.

L'incendie de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes a ému l'ensemble de la classe politique française, qui a déploré les dégâts causés par le feu au monument gothique. L'exécutif s'est mobilisé aussitôt après le drame : le Premier ministre Jean Castex ainsi que les ministres de l'Intérieur Gérald Darmanin et de la Culture Roselyne Bachelot se sont rendus sur place, tandis que le président de la République a exprimé son soutien aux sapeurs-pompiers.

Aux hommages aux soldats du feu et à la tristesse exprimée face à la détérioration de ce bijou du patrimoine se sont greffés des commentaires d'un autre genre : ceux, formulés par des figures de la droite ou du Rassemblement national, donnant à l'incendie de la cathédrale de Nantes une connotation plus large.

Notre-Dame de Paris, Nantes : une accumulation de symboles

Ainsi, des personnalités politiques perçoivent dans l'incendie de Nantes l'écho de celui de la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui avait revêtu une dimension dramatique et symbolique extrêmement forte, en particulier au sein de la droite et du monde catholique. 

«L'incendie de la cathédrale de Nantes, après Notre-Dame de Paris, devrait faire réfléchir nos élites sur le grand désordre et le grand basculement. La décivilisation est en marche. Pendant le confinement les églises étaient fermées. Maintenant elles brûlent», a ainsi twitté l'ancien président du Mouvement pour la France et figure de la droite souverainiste et conservatrice, Philippe de Villiers.

Gilbert Collard, eurodéputé du Rassemblement national, a lui aussi associé l'actualité du 18 juillet à l'incendie de Notre-Dame, mais également à la récente décision des autorités turques de convertir en mosquée l'ex-basilique byzantine devenue musée Sainte-Sophie. «Les symboles s’embrasent», commente-t-il.

Dans la même veine, l'ancienne députée FN du Vaucluse Marion Maréchal, figure populaire au sein de la droite conservatrice, a noté sur Twitter que les images de l'incendie de la cathédrale de Nantes ravivaient «le douloureux souvenir de Notre-Dame-de-Paris».

Fragilité du patrimoine... et de la civilisation ?

Pour d'autres figures de droite encore, l'incendie du 18 juillet devrait alerter les Français sur la fragilité de leur patrimoine millénaire... et de leur civilisation. «L'histoire se répète. Espérons que les pompiers parviendront à préserver ce trésor. Ils ont entre leurs mains un peu de l'âme de la France : ce nouvel incendie rappelle combien notre patrimoine est partout fragilisé et menacé», a ainsi jugé la tête de liste Les Républicains (LR) aux dernières européennes, François-Xavier Bellamy.

D'autres personnalités politiques ont invoqué plus directement, à l'occasion de cet incendie, la menace pesant sur le patrimoine catholique en France. Ainsi, bien que l'enquête pour «incendie volontaire» soit encore en cours, le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan a twitté : «Mettre le feu à une cathédrale comme Nantes, c'est s'attaquer à notre civilisation. Alors que trois actes antichrétiens ont lieu chaque jour, cessons la politique de l'autruche : interpellons leurs auteurs, condamnons-les et expulsons-les s'ils sont étrangers ! Ce sera eux, ou nous.»  Le tweet s'accompagne d'un visuel incluant le texte : «Aujourd'hui brûlent nos cathédrales. Demain, nos maisons ? Français, réveillez-vous !» 

La cathédrale gothique Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes a été victime samedi 18 juillet d'un incendie, rapidement circonscrit, mais qui a toutefois détruit le grand orgue, événement qui a conduit à l'ouverture d'une enquête pour «incendie volontaire». Le lendemain, un bénévole du diocèse a été placé en garde à vue, tandis que la police scientifique est à l'œuvre pour tenter de déterminer l'origine de l'incendie.