Enquête pour «abus de confiance» visant des cadres de LFI : Mélenchon dénonce des «intimidations»
- Avec AFP
Le parquet de Paris a fait savoir qu'une enquête préliminaire avait été ouverte pour «abus de confiance» contre «plusieurs dirigeants de LFI». Jean-Luc Mélenchon a dénoncé «une nouvelle instrumentalisation de la justice».
Jean-Luc Mélenchon a dénoncé, ce 30 juin, une «nouvelle instrumentalisation de la justice» après la révélation d'une enquête visant le chef de file de La France insoumise (LFI) et quatre de ses collaborateurs pour «abus de confiance». Se disant «estomaqué», le député de Marseille a déclaré sur Twitter dans un communiqué : «Les intimidations, ça suffit !»
Les intimidations, ça suffit ! https://t.co/GeNtV7wlmK
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 30, 2020
L'enquête, confiée à la brigade financière, a été révélée par Le Canard enchaîné et confirmée à l'AFP par le parquet de Paris. Selon des sources concordantes citées par l'AFP, elle vise à vérifier les conditions dans lesquelles les dirigeants de LFI se sont acquittés des dommages et intérêts auxquels ils ont été condamnés en décembre, dans l'affaire de la perquisition houleuse au siège de LFI l'année précédente.
Toujours selon Le Canard enchaîné, c'est spécifiquement le paiement de «26 500 euros de préjudice moral aux forces de l'ordre» par cinq responsables de LFI qui fait l'objet de vérifications car ces versements «ont été réglés avec le chéquier de La France insoumise».
La question est donc de savoir si ces dommages et intérêts ont bien été payés par La France insoumise mais aussi de savoir si de l'argent public a été utilisé dans ce règlement, résume l'une des sources contactée par l'AFP.
LFI dénonce une «nouvelle instrumentalisation de la justice »
«Si la partie pénale, les amendes, doivent être réglées personnellement par les justiciables, ce qui a été fait par chacune des personnes concernées, les dommages et intérêts relèvent eux du civil», soutient Jean-Luc Mélenchon dans un communiqué. «Ils peuvent donc à ce titre être réglés par un tiers. La France insoumise a fait le choix de régler ces dommages et intérêts liés à une perquisition dans ses locaux», assume l'ancien candidat à la présidentielle. «Nous dénonçons cette nouvelle instrumentalisation de la justice qui semble être motivée pour alimenter des articles visant à nous intimider et à véhiculer des rumeurs infamantes», ajoute-t-il.
Le 16 octobre 2018, policiers et magistrats avaient mené une perquisition au siège de LFI dans le cadre de deux enquêtes préliminaires du parquet de Paris. Plusieurs membres de La France insoumise s'étaient interposés et Jean-Luc Mélenchon avait bousculé un représentant du parquet et un policier. Pour ces faits, le chef de LFI avait été condamné, le 9 décembre 2019, à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bobigny pour «rébellion et provocation». Il n'a pas fait appel.
Lui et quatre de ses proches, dont le député Bastien Lachaud et l'eurodéputé Manuel Bompard, avaient également été condamnés à des amendes allant de 2 000 à 8 000 euros.