Affaire Morano : Sarkozy demande le retrait de son investiture pour les régionales
Alors que l'eurodéputée a réitéré ses propos contestés sur «la France, un pays à majorité de race blanche» ce matin sur Europe 1, le patron des Républicains décide de saisir les instances du parti afin de lui retirer son investiture.
«A la demande des candidats républicains de la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, le Président des Républicains a décidé de saisir la Commission nationale d'Investiture pour lui proposer de retirer l'investiture en Meurthe-et-Moselle à Nadine Morano», peut-on lire sur le communiqué diffusé par le service de presse des Républicains.
Une sanction qui intervient alors que l'eurodéputée avait ce matin encore réitéré ses propos sur la race blanche. «Evidemment que je maintiens mes propos» a ainsi lancé l'eurodéputée sur Europe 1 ce mercredi 30 septembre. Cette dernière assurant par ailleurs avoir reçu «des milliers de mails de soutien, y compris de gens de couleur».
Nadine Morano avait déclenché une vive polémique samedi soir lors de l'émission de Laurent Ruquier, «On n'est pas couché», en déclarant : «Nous sommes un pays judéo-chrétien, le général de Gaulle le disait, de race blanche, qui accueille des personnes étrangères». «Qu’on me crucifie pour avoir cité les propos du général de Gaulle en me disant "mais ce sont des écrits anciens", dans ce cas là pourquoi sur le statut des réfugiés cite-t-on la Convention de Genève de 1951, pourquoi cite-t-on le texte de la loi sur la laïcité qui date de 1905 ?» s'est-elle ainsi défendue.
la réflexion intellectuelle de Morano sur la race blanche consiste en tout et pour tout à dire "mais c'est une citation de De Gaulle !"
— #KloppForTheKop (@rayandeuxfois) 30 Septembre 2015
Une éviction-sanction qui a sans doute surpris la tête de liste LR en Meurthe-et-Moselle car ce matin encore répondant à la question de savoir si elle se retirerait pour les élections régionales si Nicolas Sarkozy le lui demandait, cette dernière avait répliqué: «Non, non, qu’on me fasse un procès (...). Je n’ai rien dit de répréhensible. D’ailleurs je n’ai pas de plainte contre moi, je n’ai jamais été condamnée sur rien, je suis d’une probité et d’une honnêteté que personne ne remet en cause et donc je ne vois pas comment j’arriverais devant un tribunal dans ma famille politique».
Alors que Nicolas Sarkozy ne s'était jusque-là pas exprimé sur cette affaire - à l'inverse de sa numéro 2 Nathalie Kosciusko-Morizet qui avait rapidement jugé les propos de Nadine Morano «exécrables» - les deux lignes clôturant son communiqué laisse pourtant transparaître une colère froide. «Que ceux qui cherchent par leur déclaration à s'assurer une publicité qui nuit à la crédibilité des Républicains comprennent que cela ne peut pas rester sans conséquence».
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Réputée comme étant très proche de Nicolas Sarkozy depuis des années, Nadine Morano est entrée au gouvernement en 2008 comme secrétaire d'Etat chargée de la Famille, avant de devenir ministre déléguée de l'Apprentissage et de la Formation professionnelle jusqu'en 2012.