France

Mort d'un jeune à Argenteuil : la police n'était pas à sa poursuite, indique le parquet

Une enquête est en cours au sujet d'un accident de circulation impliquant un conducteur de moto-cross qui a trouvé la mort à Argenteuil dans la nuit du 16 au 17 mai. Le parquet souligne que les fonctionnaires de police n'étaient pas à sa poursuite.

Le parquet de Pontoise (Val d'Oise), cité par l'AFP, confirme ce que le policier Noam Anouar, militant syndical de VIGI-MI, disait à l'antenne de RT France ce 18 mai : le jeune homme de 18 ans décédé dans un accident de moto-cross à Argenteuil (Val-d'Oise) survenu dans la nuit du 16 au 17 mai n'était pas poursuivi par la voiture de police qui était à proximité des lieux. Une expertise confirme l'absence de choc entre les deux véhicules : «Les premières constatations confirment à ce stade l'absence de poursuite de la moto par les policiers. Une expertise en accidentologie a d'ores et déjà été diligentée. Les premières conclusions confirment l'absence de choc entre le véhicule de la police et la moto.»

Pour mémoire, des violences urbaines ont eu lieu à Argenteuil dans la nuit du 17 au 18 mai, possiblement en lien avec cet accident de circulation.

Une enquête avait été ouverte le 17 mai par le parquet pour déterminer les circonstances de l'accident qui a eu lieu dans la nuit précédente, quand le conducteur, non casqué, d'une motocross a percuté un poteau électrique en béton situé sur un trottoir dans un quartier pavillonnaire de la ville.

Selon les fonctionnaires de police de la brigade anticriminalité d'Ermont (commune voisine du Val d'Oise) qui effectuaient une patrouille à Argenteuil et circulaient dans la rue où a eu lieu l'accident, «ils avaient remarqué une moto type moto-cross se dirigeant vers eux à grande vitesse», tel que l'a indiqué le parquet. La rue étant étroite, le conducteur de la moto «se serait déporté sur le trottoir pour continuer son chemin». Le trottoir emprunté par la victime étant également «étroit et semé d'obstacles», le motocycliste a percuté l'un des poteaux, poursuit le parquet. 

Pour le syndicaliste Noam Anouar, «il faut cesser d'accabler la police pour tout et n'importe quoi»

Revenant sur cet accident pour le journal télévisé de RT France, Noam Anouar, délégué départemental du syndicat de police VIGI-MI, a expliqué : «J'ai été contacté par des habitants de la ville d'Argenteuil, [...] ce sont des voyous qui pratiquent des violences urbaines à l'encontre des premières victimes qui sont, eux, les vrais habitants d'Argenteuil, qui demandent à vivre en paix et qui ne demandent pas à ce que leur voiture et le mobilier urbain soit incendié de cette façon aveugle et démesurée pour contester je ne sais quoi, puisqu'il paraît évident que la police n'est pas impliquée dans ce malencontreux accident.»

Le policier militant souligne : «La première réaction la plus raisonnable est de présenter, selon moi, des condoléances à la famille de ce jeune homme qui, de son propre chef, n'a pas augmenté son espérance de vie puisqu'il a décidé de rouler de nuit dans un bois dans la périphérie d'une zone pavillonnaire à moto-cross depuis plus d'un mois, ce qui a excédé les riverains qui ont fait appel aux effectifs de police pour faire cesser ce vacarme.»

Noam Anouar, ancien du renseignement intérieur, connait bien le tissu urbain qui entoure la capitale et déplore une polémique inutile : «Contrairement à ce qui a été écrit sur les réseaux sociaux par un candidat aux élections municipales, il n'y a pas eu de collision frontale entre un véhicule de police et la moto. Le motard a percuté de lui-même un véhicule en stationnement, une Fiat 500, et il est allé s'encastrer contre un poteau électrique. [...] La police est venue par la suite pour constater l'accident et sécuriser le périmètre. Mais elle n'est absolument pas impliquée dans l'accident qui a conduit au malheureux décès de ce jeune homme. [...] On a eu le même type d'événement récemment à Villeneuve-la-Garenne et il faut cesser d'accabler la police pour tout et n'importe quoi. [...] Ce jeune homme n'avait ni le permis de conduire ni l'expérience nécessaire et il semblerait que ce soit une fausse manœuvre qui ait conduit à l'accident.»

Il ne faut pas mettre de l'huile sur le feu en permanence au prétexte que la police serait impliquée de près ou de loin par sa seule présence

Reprenant l'exemple de l'affaire de Villeneuve-la-Garenne, le fonctionnaire rappelle que de la prison ferme peut être requise contre les colporteurs de fausses nouvelles dégénérant en émeutes urbaines : «Il y a souvent de la surenchère, d'ailleurs on a un faux témoin dans l'affaire de Villeneuve-la-Garenne à l'encontre de qui de la prison ferme a été requise pour avoir diffusé de faux témoignages sur les réseaux sociaux qui accablaient la police, donc je pense qu'on sera encore confrontés à des phénomènes, c'est-à-dire des gens qui veulent à tout prix mettre le feu aux poudres. [...] Il ne faut pas raconter n'importe quoi, il fait s'approcher de ce qui correspond le plus à une vision de justice. [...] Il faut avoir un discours éducatif à l'endroit de la jeunesse [...] notamment au niveau des éducateurs qui doivent expliquer que les policiers ne sont pas en cause dans tout et n'importe quoi, que ce n'est pas un ennemi public. [...] Il faut tendre vers l'apaisement, il ne faut pas mettre de l'huile sur le feu en permanence au prétexte que la police serait impliquée de près ou de loin par sa seule présence.»