France

Une journaliste allemande a porté plainte contre Valéry Giscard d’Estaing pour agression sexuelle

Une journaliste allemande accuse l’ancien chef de l’Etat de lui avoir posé la main sur les fesses, à trois reprises, lors d’un entretien à Paris, en décembre 2018. L'entourage de Valéry Giscard d'Estaing n'a pas commenté l'affaire à ce stade.

Selon une information du Monde, l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing (1974 à 1981) fait l’objet d’une plainte pour agression sexuelle, déposée par la journaliste allemande Ann-Kathrin Stracke. La jeune femme, âgée de 37 ans, affirme que l’ancien locataire de l'Elysée lui a posé la main sur les fesses lors d’une interview fin 2018. Sa plainte, dont Le Monde a eu connaissance, a été adressée le 10 mars au parquet de Paris, qui en a accusé réception. La journaliste travaillant pour la télévision publique allemande WDR est soutenue par son employeur qui a pour sa part diligenté une enquête indépendante.

Selon le quotidien du soir, les faits remontent au 18 décembre 2018, jour où la journaliste avait rendez-vous avec Valéry Giscard d’Estaing, alors âgé de 92 ans, dans son bureau du boulevard Saint-Germain, à Paris, pour un entretien qui devait être diffusé sur la WDR, à l’occasion du 100e anniversaire de la naissance de l’ancien chancelier fédéral, Helmut Schmidt (1918-2015).

Selon cette plainte, l'«agression sexuelle» présumée se serait déroulée à l'issue de l'interview. A ce moment-là, Ann-Kathrin Stracke demande à l'ancien chef d'Etat français s’il veut bien poser pour une photographie avec elle, son cameraman et sa preneuse de son, ce qu'il accepte volontiers. «Mais à ce moment, la journaliste raconte que l’ancien président l’a entourée de son bras, lui a touché la taille et posé la main sur une fesse», rapporte le Monde. «Très surprise et désapprouvant ces atteintes qui m’ont mise extrêmement mal à l’aise, j’ai tenté de repousser la main de monsieur Giscard d’Estaing, sans toutefois y parvenir», raconte-t-elle dans sa plainte, expliquant qu'il a remis sa main trois fois sur son postérieur après qu'elle eut tenté de la retirer. 

Pour se libérer de cette situation qu'elle qualifie de «très dégradante», la journaliste affirme avoir obtenu l'aide de son cameraman qui, renversant un abat-jour et plaçant une chaise entre l'ancien président et sa collègue, a cherché à faire diversion. «J'ai décidé de raconter mon histoire parce que je pense que les gens doivent savoir qu'un ancien président français a harcelé sexuellement une journaliste, en l'occurrence moi, après une interview», a-t-elle expliqué à l'AFP.

Interrogé par l'AFP, le parquet de Paris n'a pas voulu faire de commentaire dans l'immédiat. Egalement sollicité, l'entourage de Valéry Giscard d'Estaing n'a pas non plus répondu à ce stade.