France

Attaque de Colombes : l'individu qui a percuté des policiers mis en examen et écroué

Accusé d'avoir foncé en voiture sur des policiers à Colombes (Hauts-de-Seine), Youssef T. a été mis en examen et écroué pour «tentative d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste».

Youssef T. a été mis en examen et écroué le 1er mai pour «tentative d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste», après son attaque contre des policiers le 27 avril à Colombes.

Selon des sources concordantes, ce Français de 29 ans animé par une idéologie anti-occidentale et ayant fait allégeance au groupe Etat islamique (EI) assume «totalement son acte», qu'il aurait commis seul. 

Après la fin de sa garde à vue et son déferrement au parquet le 1er mai au matin, un juge d'instruction a mis en examen Youssef T. dans l'après-midi avant qu'il ne soit placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet national antiterroriste (Pnat).

Le 27 avril, vers 17 heures, au volant d'une BMW, cet homme inconnu des services antiterroristes avait violemment heurté deux motards de la police nationale qui contrôlaient une voiture, les blessant grièvement aux jambes, et a atteint plus légèrement un policier municipal. Les deux motards ont dû être hospitalisés mais leurs jours ne sont pas en danger.

Une lettre d'allégeance à l'EI ainsi qu'un couteau ont été retrouvés dans la voiture du suspect, et le Pnat s'est saisi des faits le 28 avril après qu'une expertise psychiatrique du suspect a écarté toute abolition ou altération de son discernement. Selon un communiqué de ce parquet, le suspect expliquait vouloir se lancer «à corps perdu dans la bataille pour imposer la charia sur l'ensemble de la Terre». Selon une source proche de l'enquête, on retrouve dans «l'exploitation de ses supports numériques» saisis lors d'une perquisition «un intérêt pour l’Etat islamique ainsi que le terrorisme de manière générale».

Un solitaire qui assume son acte ?

Selon une autre source proche de l'enquête, «ce n'est pas un profil de déséquilibré» mais celui de quelqu'un de «très solitaire» qui «assume totalement son acte», et se considère comme un «guerrier» qui évite de cibler les «civils».

«Il est porté sur le discours anti-occidental depuis 10 ou 12 ans. Il suit les sujets géopolitiques. Ce n'est pas d'un grand niveau intellectuel mais il suit la situation en Palestine, au Sahel», a ajouté cette source.

«En l'état, il semble avoir agi seul», selon l'une de ces sources. L'enquête préliminaire avait aussi été ouverte pour «association de malfaiteurs terroriste», ce qui laissait entrevoir d'éventuels complices, mais ce chef d'accusation n'a pas été retenu pour l'instant dans l'information judiciaire.