Carte du déconfinement : des départements contestent leur classement en rouge
- Avec AFP
Certains départements, comme le Lot, ne comprennent pas pourquoi ils ont été classés en rouge dans la première version de la carte dressant l'état des lieux du Covid-19. Les Agences régionales de santé évoquent des erreurs de comptage.
Déjà des couacs après la présentation, le 30 avril, de la première carte sanitaire montrant les départements classés en rouge ou en vert selon le niveau de circulation du Covid-19 et la saturation des hôpitaux. Des départements comme le Lot, la Haute-Corse ou le Cher ne comprennent pas leur classification en rouge.
Les Agences régionales de santé (ARS) concernées ont globalement reconnu des erreurs de comptage. Dans le Lot, «qui ne figure pas à ce stade parmi les plus impactés par l'épidémie», ce classement «a suscité des incompréhensions fortes et légitimes», a noté l'ARS Occitanie, dans un communiqué de presse. Au 30 avril, il n'y aurait effectivement plus qu'une seule personne en réanimation dans le département.
[#coronavirus] En réponse aux interrogations des lotois, l'@ARS_OC et le @Prefet46 ont apporté dès ce soir des précisions sur l'indicateur statistique national qui a conduit à faire apparaitre le département du #Lot en rouge sur la carte de la circulation du virus en France : pic.twitter.com/7vVebEyiIs
— ARS Occitanie (@ARS_OC) May 1, 2020
Le président du département du Lot, Serge Rigal, a exprimé son mécontentement pour cette «erreur de l'année» dans un courrier au ministère de la Santé.
Concernant le Cher, «on estime qu'il y a eu des erreurs de données et l'objectif est que la correction puisse être apportée le plus rapidement possible», selon Christophe Lugnot, directeur de cabinet de l'ARS Centre, interrogé par l'AFP.
L'ARS de Corse a pour sa part fait savoir dans un communiqué que «les modalités du codage par le centre hospitalier de Bastia entraînent une surestimation du nombre de passages aux urgences pour Covid».
#COVID__19#cartes COMMUNIQUE DE PRESSE 👇 pic.twitter.com/8BRPPl7lt8
— ARS.CORSE (@ARSCORSE1) April 30, 2020
«S'il y a des bugs sur le classement c'est parce que le système reste trop centralisé», a déploré pour sa part sur France info François Sauvadet, président de la Côte-d'Or, département classé rouge notamment car il accueille des patients de départements voisins, a-t-il expliqué.
Ce matin, sur @franceinfo j'ai expliqué que s'il y a des bugs sur le classement des départements, c'est parce que le système reste trop centralisé ! Il faut être davantage connecté au terrain #Confinement#Deconfinementhttps://t.co/EDpTfs43sM
— François SAUVADET (@sauvadet) May 1, 2020
En Dordogne, le président du département Germinal Peiro s'est dit «stupéfait» du classement en orange, rappelant sur France Bleu Périgord qu'«il y a très peu de cas en Dordogne, que l'hôpital de Périgueux n'est absolument pas saturé, et que le laboratoire départemental […] a la capacité de faire 1 000 tests par jour». La préfecture a toutefois rappelé que cela confirmait «la nécessité pour les Périgourdines et les Périgourdins [...] de maintenir vigilance et civisme dans le respect du confinement et des gestes barrières».
#Covid19 | Communiqué de presse : classement en orange de la #Dordogne dans le cadre de la préparation du déconfinement.
— Préfet de la Dordogne (@Prefet24) April 30, 2020
🗞️ Lire le communiqué ⬇️ pic.twitter.com/5EADwtFtKR
Environ un tiers des départements sont classés rouge, avec sans surprise, l'ensemble de l'Ile-de-France et le quart nord-est du pays, les deux zones les plus touchées. Le reste du pays se partage entre orange et vert. La carte sera mise à jour quotidiennement jusqu'au 7 mai, où ne resteront que deux catégories, vert et rouge, qui détermineront le niveau de relâchement des restrictions à partir du «déconfinement» prévu le 11 mai. Dans les départements en vert, une moindre présence du virus permettra d'organiser un «déconfinement» plus large, avec notamment l'ouverture des parcs et jardins ou la reprise du collège.
Emmanuel Macron a prévenu le 1er mai que le 11 serait «une étape importante» mais pas le passage «à une vie normale».