France

Quatrième nuit de violences en banlieue parisienne, une école endommagée par un incendie volontaire

Des violences contre les forces de l'ordre ont éclaté dans des zones sensibles d'Ile-de-France pour la quatrième nuit consécutive, essentiellement à Gennevilliers et à Villeneuve-la-Garenne.

Dans la nuit du 21 au 22 avril, des violences sporadiques ont à nouveau eu lieu en Ile-de-France au sein de plusieurs secteurs connus pour leur contexte sécuritaire difficile.

Dans le département des Hauts-de-Seine, «des incidents comme des jets de projectiles ou des incendies volontaires se sont concentrés sur quelques communes [...] Gennevilliers, Nanterre et Villeneuve-la-Garenne», mais également en «Seine-Saint-Denis, Aulnay-sous-Bois et Montreuil», selon une source policière citée par l'AFP. Pour autant, «la situation a été globalement maitrisée sur l'agglomération parisienne et [a été] moins tendue que la nuit précédente», d'après cette source.

Un journaliste de RT France a pu constater et filmer des scènes tendues à Villeneuve-la-Garenne. Il a été témoin de plusieurs interpellations. La police a dénombré un total de neuf interpellations dans l'agglomération parisienne et n'a signalé aucun blessé.

Comme lors des nuits du 19 au 20 avril et du 20 au 21 avril, des tirs de feux d'artifice ont à nouveau eu lieu dans la nuit du 21 au 22 avril à Villeneuve-la-Garenne, comme on peut le voir sur des images rapportées par notre journaliste.

En outre, l'école élémentaire Paul-Langevin a été partiellement endommagée par un incendie volontaire à Gennevilliers.

Selon le récit d'une source policière citée par l'AFP, l'incendie «d'origine volontaire» a débuté vers 23h35 dans le bureau de la directrice de l'établissement avant de se propager dans d'autres salles du bâtiment. «Un ou plusieurs individus se sont introduits dans l'établissement, avant le début de l'incendie. Le laboratoire central de la préfecture de police de Paris a réalisé des prélèvements sur place», a rapporté la source policière.

Le port de certains feux d'artifices interdits dans l'agglomération parisienne

En réponse aux incidents urbains de ces dernières nuits, le préfet de police Didier Lallement avait annoncé dans un communiqué de presse publié le 21 avril plusieurs mesures visant à mettre en infraction tout individu porteur de certaines catégories de feux d'artifices.

Ce communiqué indique : «Afin de prévenir ces désordres, Didier Lallement [...] a pris la décision d’interdire, à partir du 21 avril 2020 20h jusqu'au 27 avril 2020 à 8h à Paris et dans les départements des Hauts de Seine, de Seine Saint-Denis et du Val de Marne, la cession à titre onéreux ou non, ainsi que le port et le transport par des particuliers, des artifices de divertissement des catégories F2 à F4 ainsi que celle des articles pyrotechniques des catégories T2 et P2.»

Seules les personnes justifiant d'une utilisation professionnelle des articles pyrotechniques ne sont pas concernées par l'interdiction arrêtée par la préfecture de police.

Quatre nuits de violences urbaines

Des tensions et des violences visant les forces de l'ordre avaient éclaté dans la nuit du 18 au 19 avril à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), après l'accident d'un motard impliquant la police. Cette ville, comme d'autres communes de banlieue parisienne, mais aussi Strasbourg ou Toulouse, ont été le théâtre d'incidents et de violences au cours des nuits suivantes, bien que le lien entre ces événements et l'accident de moto-cross n'a pas été établi par les autorités.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Nanterre pour déterminer les circonstances exactes de l'accident de Villeneuve-la-Garenne et l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a également été saisie. Opéré pour une fracture du fémur dans la nuit du 18 au 19 avril, le motard a été transféré dans un hôpital parisien le 20 avril pour une seconde intervention.

Selon un document du bureau du procureur de la République près le Tribunal judiciaire qui détaillait le profil pénal du conducteur accidenté, ce motard est un «homme de 30 ans, condamné à 14 reprises, notamment pour infractions à la législation sur les stupéfiants, refus d'obtempérer, violences aggravées, extorsion... et plusieurs fois incarcéré», qui a fait l'objet de trois verbalisations pour violation du confinement.