France

#PlusJamaisCa : La France insoumise organise une manifestation en ligne en plein confinement

LFI a organisé une manifestation sur les réseaux sociaux afin de «proposer des solutions pour que plus jamais une crise comme celle du coronavirus ne se reproduise». Les Insoumis ont été rejoints dans leur démarche par des personnalités de droite.

La mobilisation sociale devrait-elle cesser pendant le confinement ? Ce n'est en tout cas pas l'avis de La France insoumise (LFI), qui a organisé ce 4 avril une «manif en ligne» afin «de proposer des solutions pour que plus jamais une crise comme celle du coronavirus ne se reproduise».

«La crise sanitaire du Covid-19 souligne chaque jour un peu plus le dysfonctionnement tragique de notre système de santé dont l’état actuel est provoqué par plus de 20 ans de politiques néolibérales. Le confinement ne doit pas nous empêcher d’exprimer notre mécontentement contre les décisions des gouvernements successifs de supprimer des milliers de lits dans les hôpitaux et de ne pas répondre aux demandes des soignants», est-il précisé dans l’appel à manifester.

Dès 14h, les messages des Insoumis se sont multipliés sur les réseaux sociaux avec le mot dièse «#PlusJamaisCa». «Le monde d'après doit commencer dès maintenant. Il faut investir massivement dans l'hôpital et les services publics et sortir des logiques libérales qui nous ont menés à la catastrophe», a déclaré le président du parti Jean-Luc Mélenchon.

Le député du Nord Adrien Quatennens semblait quant à lui assez remonté : «L'hôpital public n'a pas attendu le Covid-19 pour tirer la sonnette d'alarme. Ils ont détruit l'hôpital ! On le paye aujourd'hui. Cela fait plus d'un an que le personnel soignant et non soignant de l'hôpital alerte sur le manque de moyens humains et matériels. Il y a encore peu de temps, Macron disait qu'il n'y avait pas "d'argent magique". Faut-il attendre les catastrophes pour réagir ? La santé n'a pas de prix ! Vite, du blé pour le personnel de santé ! Vite, du fric pour l'hôpital public !»

Plusieurs personnalités de gauche se sont jointes à l’opération, à l’instar de l’économiste Thomas Porcher, membre du collectif des Economistes atterrés. «#PlusJamaisCa un Président qui puisse dire : - à un ouvrier: "le meilleur moyen de se payer un costard, c’est de travailler" - à une infirmière: "il n’y a pas d’argent magique" - aux Comoriens: "Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien" Fini le temps du mépris», a-t-il fait valoir.

Le cofondateur du média Le Monde Moderne, Alexis Poulin, a lui critiqué les revirements du gouvernement à propos du port du masque à grande échelle. «On a menti aux Français = "réévaluer la doctrine"», a-t-il assuré, en référence aux déclarations du ministre de la Santé Olivier Véran.

Mais la manifestation en ligne a également mobilisé à droite. «La Chine a envoyé 600 000 tests défectueux en Espagne, 1,3 million de masques défectueux aux Pays-Bas. L’intérêt d’une production nationale indépendante, c’est aussi celui de la fiabilité, de la sécurité sanitaire. Ce n’est pas un slogan !», a appuyé Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN).

Détournant l'origine du mot d'ordre, Jean Messiha, membre du bureau national du RN, n'a pour sa part pas évoqué la crise du coronavirus, mais bien l’attaque au couteau qui a fait deux mort ce 4 avril à Romans-sur-Isère dans la Drôme.

Ce 4 avril à 18h, plus de 75 000 tweets avaient été mis en ligne avec le mot clef «#PlusJamaisCa». Des chiffres dont se sont réjouis les responsables du parti, au premier rang desquels son chef. «Très beau succès de la manif en ligne #PlusJamaisCa : plus de 60 000 participations !», a remarqué le député des Bouches-du-Rhône.