Piotr Pavlensky, déjà poursuivi dans l'affaire des vidéos sexuelles de Benjamin Griveaux, a été mis en examen ce 3 mars pour «violences aggravées» à l'occasion d'une rixe le soir du Nouvel An et laissé libre sous contrôle judiciaire, a annoncé son avocat.
«Le magistrat instructeur a décidé de placer M. Pavlensky sous contrôle judiciaire en ne suivant pas les réquisitions du ministère public qui demandait un placement en détention», s'est félicité Yassine Bouzrou, à l'issue de l'audition de celui-ci au tribunal de Paris. «Le magistrat instructeur a estimé qu'il n'y avait pas de risque de fuite dans la mesure où M. Pavlensky a décidé de se rendre à la convocation de ce matin [...] et qu'il n'y a pas de risque de renouvellement des faits car M. Pavlenski n'a pas d'antécédent en matière de violences», a souligné son conseil.
«Je reste libre»
Une source judiciaire a confirmé à l'AFP la mise en examen de Piotr Pavlensky pour «violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail n'excédant pas 8 jours» avec arme et en état d'ivresse et «violences volontaires sans incapacité» en état d'ivresse, ainsi que le placement sous contrôle judiciaire.
«Je reste libre, c'est bonne nouvelle», s'est félicité l'artiste russe controversé, déjà mis en examen dans l'autre information judiciaire concernant les enregistrements à caractère sexuel de Benjamin Griveaux. «La mauvaise nouvelle», a-t-il aussitôt ajouté, «c'est que la justice a commencé à faire une oppression psychiatrique contre moi». L'activiste s'oppose à toute obligation de soins psychiatriques.
«Si à cause» de son refus de se plier à son contrôle judiciaire, celui-ci est révoqué, «je vais en prison, c'est ma décision», a insisté Piotr Pavlensky.
Les violences qui lui valent cette nouvelle mise en examen se sont produites lors du réveillon du Nouvel An : ce soir-là, plusieurs dizaines de personnes s'étaient réunies chez une proche de l'avocat Juan Branco dans le très chic quartier de Saint-Germain-des-Prés, à Paris. Dans la nuit, une dispute éclate dans la cuisine entre plusieurs convives et Piotr Pavlensky. Trois personnes ont porté plainte et se sont constituées partie civile depuis l'ouverture de l'information judiciaire le 18 février.
Selon le récit des plaignants, le tombeur de Benjamin Griveaux blesse deux personnes au couteau (au visage et à la cuisse) et assène un coup à une femme. Dans la mêlée, l'activiste reçoit ensuite un coup de bouteille sur la tête puis quitte la soirée précipitamment.
Piotr Pavlensky conteste avec force «avoir utilisé un couteau». «Provoqué», «il s'est défendu tout seul [...]. Il a porté des coups, il le reconnaît, mais pas avec une arme», a souligné son avocat. L'activiste avait été condamné début 2019 à un an de prison mais aussi à une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans pour avoir incendié la façade d'une succursale de la Banque de France à Paris.