France

Affaire Griveaux : Cédric O veut «rétablir la peur du gendarme» sur internet

Sur Franceinfo, le secrétaire d'Etat au Numérique a lancé l'idée d'une «supervision» et d'un «contrôle systémique» des réseaux sociaux après que l'affaire Griveaux a fait tomber le champion des marcheurs dans sa course à l'élection parisienne.

«Il y a en ligne une quasi-impunité» a déploré le secrétaire d'Etat au Numérique, Cédric O, au micro de Franceinfo le 17 février. Il s'exprimait ainsi au sujet de la divulgation sur un site internet de vidéos à teneur pornographique, et envoyées à une tierce personne, dans lesquelles on pouvait voir les parties intimes d'un homme (depuis identifié comme le candidat marcheur à la mairie de Paris) se masturber devant une caméra. A la suite de ces révélations, Benjamin Griveaux a retiré sa candidature aux élections municipales.

Pour Cédric O, face à ce phénomène médiatique impliquant l'envoi de vidéos privées à un tiers, mais également eu égard à des affaires précédentes comme celle impliquant la jeune Mila, il faudrait «rétablir la peur du gendarme» sur internet et en particulier sur les réseaux sociaux, qui ont en partie permis à ces vidéos de devenir virales. Le secrétaire d'Etat estime qu'il faudrait permettre à la justice et à la police d'intervenir plus rapidement en cas de violation de la loi en ligne.

Et de préciser : «Aujourd'hui, on considère communément que ce qui est en ligne c'est moins grave que ce qui est commis dans la vraie vie. Il faut inverser la logique.» Avant d'expliquer que l'Etat serait en train de mettre en place des dispositifs permettant le dépôt de plainte en ligne et la création d'un parquet spécialisé dans le numérique. Cédric O justifie encore : «Nous devons mettre à jour nos processus judiciaires, ce n'est pas qu'un problème français c'est un problème dans le monde entier. [...] Les réseaux sociaux doivent se voir appliquer un contrôle systémique.»

Le secrétaire d'Etat chargé du Numérique a enfin observé que les réseaux sociaux, tels que Facebook, étaient des «acteurs systémiques et structurants pour nos économies, nos démocraties» et qu'ils devaient à ce titre «se voir appliquer une supervision, un contrôle systémique».

En revanche, sur Twitter, Cédric O a reconnu dès le 15 février que le débat sur l'anonymat était «vain» dans cette affaire : «La crise actuelle, comme d’autres, interroge sur le respect de l’Etat de droit dans un monde numérique. Nous avons besoin d’une réflexion collective sur ce sujet. Mais la fin de l’anonymat (qui n’est souvent qu’un pseudonymat) est un mauvais combat, dangereux et probablement vain.»