Blanchiment : quatre ans ferme requis en appel contre Patrick Balkany, deux contre son épouse
- Avec AFP
Cinq ans de prison, dont quatre ferme ont été requis en appel contre Patrick Balkany, sans incarcération immédiate, pour blanchiment. Quatre ans, dont deux ferme sont requis contre son épouse Isabelle Balkany, maire par intérim de Levallois-Perret.
L'accusation a requis ce 11 février cinq ans de prison, dont un an avec sursis, sans incarcération immédiate, contre le maire Les Républicains de Levallois-Perret Patrick Balkany jugé en appel pour blanchiment aggravé de fraude fiscale et prise illégale d'intérêt.
A l'encontre de son épouse Isabelle Balkany, le parquet général a demandé quatre ans de prison, dont deux avec sursis. L'accusation a aussi demandé que soit infligée une peine de dix ans d'inéligibilité contre les édiles et requis l'exécution provisoire de cette peine complémentaire.
En revanche, tenant compte d'une récente expertise médicale faisant état d'une dégradation générale de la santé de Patrick Balkany, 71 ans, l'accusation n'a pas exigé de mandat de dépôt à l'audience. Hospitalisé presque sans discontinuer depuis la mi-décembre, l'ancien baron des Hauts-de-Seine n'a pas assisté à son procès en appel.
Le parquet général a relevé que la maire par intérim – depuis l'incarcération de son époux en septembre – avait «reconnu une faute», même si, souvent absente ou opposant son droit au silence, elle avait «réservé l'essentiel de son énergie au tribunal médiatique».
Le parquet général a également demandé la saisie des biens du couple, en particulier le luxueux moulin de Giverny (Eure) dont ils conservent l'usufruit.
Les Balkany sont soupçonnés d'avoir dissimulé 13 millions d'euros d'avoirs au fisc entre 2007 et 2014, notamment deux somptueuses villas, à Saint-Martin et à Marrakech.
S'ils ont reconnu quelques «fautes» et la propriété de la villa antillaise, ils contestent vigoureusement le montant des avoirs en cause et se targuent de n'avoir jamais détourné «un centime d'argent public».
Le couple persiste à nier détenir un riad à Marrakech. Et ce, en dépit des peignoirs brodés aux initiales «PB», des livres dédicacés, des meubles payés par Isabelle Balkany.
En première instance, le tribunal avait condamné Patrick Balkany à cinq ans de prison pour blanchiment aggravé avec incarcération immédiate, et son épouse à quatre ans d'emprisonnement, mais sans mandat de dépôt eu égard à sa fragile santé. Tous deux avaient été condamnés à dix ans d'inéligibilité et la saisie de leurs biens avait été ordonnée.
Cette lourde condamnation venait s'ajouter aux peines de prison ferme infligées pour fraude fiscale : quatre ans pour lui et trois ans pour elle.