Congé après la mort d'un enfant : Emmanuel Macron intervient, le gouvernement rétropédale

Congé après la mort d'un enfant : Emmanuel Macron intervient, le gouvernement rétropédale© POOL Source: Reuters
Emmanuel Macron et Muriel Pénicaud à Bonneuil-sur-Marne, le 10 septembre 2019 (image d'illustration).
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Après les vives critiques du Medef, de la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa et d'Emmanuel Macron, la ministre Muriel Pénicaud accepte finalement de négocier le financement d'un congé supplémentaire pour un salarié ayant perdu un enfant.

Nouveau couac en Macronie cette semaine. Après avoir refusé de faire financer autrement que par la solidarité des salariés l'extension des jours de congé pour un parent subissant la perte d'un enfant, le parti et le gouvernement font marche arrière. Confrontée au tollé, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, particulièrement pointée du doigt, a reconnu le 1er février auprès de l'AFP une «erreur que [le gouvernement] entend rapidement corriger» avec un nouveau vote à l'Assemblée nationale.

Au Palais Bourbon, le 30 janvier, La République en marche (LREM) et le gouvernement avaient en effet rejeté une proposition visant à octroyer 12 jours de congé à un salarié après le décès de son enfant, contre cinq actuellement. Muriel Pénicaud avait prétendu que «la question c'[était] de savoir s'il [était] normal que ce soit la petite entreprise qui paye à 100% et non la solidarité nationale». LREM avait alors amendé le texte, Muriel Pénicaud se satisfaisant que les salariés endeuillés puissent avoir la possibilité de prolonger le congé de cinq jours à travers le don de RTT par des collègues.

Face au gouvernement, Jean-Christophe Lagarde (UDI-Agir) avait dit son «incompréhension», proposant que ce congé soit «pris en charge par la nation», et non renvoyé à des dons entre collègues. Néanmoins, le gouvernement n'avait pas fléchi, la députée Sereine Mauborgne appuyant les propos de Muriel Pénicaud dans l'hémicycle : «Quand on s'achète de la générosité à bon prix sur le dos des entreprises, c'est quand même un peu facile.»

Emmanuel Macron s'en mêle et désavoue le gouvernement

À l'issue des débats, l'opposition s'était offusquée des réponses des macronistes, mais LREM s'était également pris une volée humaniste de la part des... chefs d'entreprise. L'organisation patronale Medef, plutôt bienveillante jusqu'ici envers le gouvernement actuel, avait par la voix de son ancienne présidente, Laurence Parisot, et de l'actuel, Geoffroy Roux de Bézieux, demandé le 31 janvier à ce que le gouvernement revote en faveur des 12 jours.

Fait rare, le gouvernement avait aussi été rabroué en interne. La secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa, s'était ainsi désolidarisée de l'attitude de l'exécutif, le 31 janvier sur BFM TV : «Mettons du cœur là-dedans, je crois que pour toutes les personnes qui savent ce que c'est d'avoir perdu un enfant [...], je crois qu'on peut considérer que 12 jours, c'est vraiment un petit minimum.»

Comme le Medef, elle avait demandé un nouveau vote sur le sujet, «plus digne». Face à la polémique, Emmanuel Macron lui-même est monté au créneau le 1er février pour demander au gouvernement «de faire preuve d'humanité».

Acculée, Muriel Pénicaud n'a eu d'autre choix que d'accepter une modification du projet de loi afin de prendre les critiques en considération. Sur BFM TV, si elle a martelé que la proposition de loi initiale avait tout de même été améliorée avec le don de RTT par des salariés, elle a néanmoins admis «une erreur collective». Elle accepte donc désormais d'inscrire dans la loi le prolongement d'un congé pour le deuil d'un enfant. Il reste à savoir si la solution de financement choisie sera celle de la solidarité nationale ou des entreprises. Tout cela sera négocié avec les partenaires sociaux, assure la ministre.

Lire aussi : Les députés LREM refusent d'allonger de cinq à 12 jours le congé pour deuil d'un enfant

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