France

La justice refuse la quatrième demande de mise en liberté de Balkany, évoquant un «risque de fuite»

Condamné en première instance à cinq ans de prison pour blanchiment aggravé, Patrick Balkany a vu sa quatrième demande de mise en liberté refusée par la cour d'appel de Paris, le 27 janvier, à une semaine de son procès en appel.

La cour d'appel de Paris a une nouvelle fois rejeté, le 27 janvier, une demande de mise en liberté du maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), Patrick Balkany, âgé de 71 ans, une semaine avant l'ouverture de son procès en appel pour blanchiment aggravé.

La cour a également rejeté une demande d'abaissement de la caution, d'un montant de 500 000 euros, imposée à l'élu – actuellement incarcéré à la prison parisienne de la Santé (XIVe) – dans le cadre du contrôle judiciaire accordé après sa condamnation pour fraude fiscale.

Estimant d'une part qu'un «risque de fuite» persistait, et relevant d'autre part, que le prévenu avait lui-même reconnu avoir dissimulé des avoirs considérables à l'étranger, la cour a estimé que le maintien en détention de l'élu était «l'unique moyen pour maintenir Patrick Balkany à la disposition de la justice».

L'avocat du maire, Romain Dieudonné, a aussitôt fait part de son incompréhension face à cette décision, se déclarant «très inquiet» pour son client, de retour à la prison de la Santé après une nouvelle intervention à l'hôpital la semaine dernière.

Romain Dieudonné a rappelé que son client avait «perdu 24 kg en quatre mois» et indiqué ne pas savoir «à ce stade» s'il serait en état d'assister à son procès en appel à partir du 27 janvier.

Patrick Balkany, ancré dans une «délinquance fortement rémunératrice» ?

En première instance, l'élu a été condamné deux fois : à quatre ans de prison pour fraude fiscale le 13 septembre et, un mois plus tard le 18 octobre, à cinq ans de prison pour blanchiment aggravé.

Fustigeant un ancrage dans une «délinquance fortement rémunératrice», le tribunal correctionnel avait reproché au couple d'avoir fraudé le fisc, estimant à quatre millions d'euros les sommes éludées, et d'avoir dissimulé 13 millions d'euros d'avoirs entre 2007 et 2014, notamment deux somptueuses villas aux Antilles et au Maroc à Marrakech.

Les condamnations de l'ancien conseiller général des Hauts-de-Seine ont été, à chaque fois, assorties d'un mandat de dépôt, entraînant son incarcération immédiate.

Depuis le 12 décembre, il est hospitalisé pratiquement sans discontinuer. Son avocat avait produit à l'audience des certificats médicaux attestant d'une «altération de l'état général» de Patrick Balkany.

A l'appui de cette troisième demande de libération dans le dossier blanchiment, Romain Dieudonné avait également souligné que «Patrick Balkany ne ser[ait] pas candidat aux municipales» de mars : «C'est un élément important dans la mesure où, en première instance, le tribunal l'a condamné à une peine d'inéligibilité [de dix ans].»

De son côté, Isabelle Balkany, première adjointe et épouse du maire de Levallois-Perret, a également été condamnée à quatre ans de prison ferme, sans mandat de dépôt, et 10 ans d'inégalité pour blanchiment aggravé de fraude fiscale. L’ancienne conseillère régionale avait déjà été condamnée à trois ans de prison ferme et 10 ans inéligibilité, le 13 septembre pour fraude fiscale, sans mandat de dépôt. Elle avait fait appel et repris dans la foulée les rênes de la mairie de Levallois pour assurer l'intérim de son époux incarcéré.

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