Macron attendu de pied ferme par les syndicalistes à Dunkerque pour sa visite d'AstraZeneca
Le chef de l'Etat se rend au site dunkerquois du laboratoire AstraZeneca, transformé pour l'occasion «en bunker», selon un policier. Blocages et manifestation de syndicalistes, mais aussi d'avocats, ont pourtant lieu aux alentours.
Les forces de l'ordre ont pris place à Dunkerque dans le département du Nord ce 20 janvier, alors qu'il faisait encore nuit, en amont de la visite présidentielle au laboratoire pharmaceutique AstraZeneca dans le cadre du sommet Choose France. Emmanuel Macron est attendu sur place à 11h30. Mais des manifestants l'attendaient déjà de pied ferme.
À Dunkerque, les blocages commencent pour protester contre la venue de Macron dans l’usine AstraZeneca #MacronDunkerquepic.twitter.com/Rxsuiya05O
— Jérémy Paoloni (@JeremyPaoloni) January 20, 2020
Le site transformé en «bunker»
Comme l'annonçait le quotidien régional La Voix du Nord, «des mesures de sécurité [ont été] mises en place afin d’assurer la sécurité du chef de l’Etat. Les forces de l’ordre ont pour consigne de garder strictement confidentiel ce dispositif. Une chose est certaine, les policiers [sont] très nombreux. [...] "L’usine AstraZeneca sera transformée en bunker", confie un policier.» Et de préciser que «tous les accès susceptibles de mener au site industriel» sont verrouillés bien en amont.
Tôt le matin, pourtant, des pneus brûlaient et des Gilets jaunes ainsi que des militants de la CGT étaient présents aux abord du site. La mobilisation s'est poursuivie dans l'après-midi, mais les militants ont fait face à un barrage des forces de l'ordre, les empêchant d'approcher du site, comme l'a constaté la journaliste de RT France présente sur place.
Sur ce rond point de Dunkerque où les pneus commencent à brûler, syndicalistes cheminots, des raffineries et de l’industrie chimique attendent le Président et bloquent la route, contre la réforme des retraites. #MacronDunkerquepic.twitter.com/0Jji558ho9
— Louis Witter (@LouisWitter) January 20, 2020
Interpellation d'un avocat : le Conseil national des barreaux met en garde le gouvernement
Dans le cadre d'un mouvement de grève, des avocats sont eux aussi venus manifester contre la venue du président de la République. Aux cris de «Libérez maître Cattoir !», ils ont notamment réclamé la libération d'un des leurs, Me Cattoir, qui a été interpellé un peu plus tôt, comme l'a confirmé à l'AFP le procureur de la République de Dunkerque, Sébastien Piève.
« Libérez Maître Cattoir » scandent les avocats alors qu’un des avocats présent a été interpellé #MacronDunkerque#dunkerquepic.twitter.com/NQZgMXAUS1
— Jérémy Paoloni (@JeremyPaoloni) January 20, 2020
Ils se sont eux aussi retrouvés pris dans une nasse par des membres des Compagnies républicaines de sécurité (CRS).
3 avocats n’ont pas souhaité sortir de la nasse. Ils sont seuls, entourés par une dizaine de CRS #MacronDunkerque#dunkerquepic.twitter.com/GlWbQqG7Q7
— Jérémy Paoloni (@JeremyPaoloni) January 20, 2020
Avocat interpellé lors de la nasse pic.twitter.com/TRWMHbVx4g
— Lille Insurgée (@LilleInsurgee) January 20, 2020
En réaction à ces images vidéos captées à Dunkerque, la présidente du Conseil national des barreaux, Christiane Féral-Schuhl a averti le gouvernement sur Twitter : «Je viens d’appeler le bâtonnier de Dunkerque. Je vais être être très claire: il n’y aura aucune discussion, aucune réunion avec le gouvernement si un seul avocat est empêché d’exercer son droit de manifester ou arrêté pour avoir manifesté.»
Je viens d’appeler le bâtonnier de Dunkerque. Je vais être être très claire: il n’y aura aucune discussion, aucune réunion avec le gouvernement si un seul avocat est empêché d’exercer son droit de manifester ou arrêté pour avoir manifesté @EPhilippePM@NBelloubet@CNBarreauxhttps://t.co/4J7rPHe8h2
— Féral-Schuhl (@feral_schuhl) January 20, 2020
Suite à ces échanges tendus entre forces de l'ordre et avocats, à Petite-Synthe, aux abords de Dunkerque, la journaliste de RT France, Nadège Abderrazak, a tendu le micro à un des avocats grévistes, Marc Debeugny, vice-bâtonnier de Dunkerque qui rappelé les enjeux de la grève des avocats de France.