La France Insoumise (LFI), le Parti socialiste (PS) et désormais le Rassemblement national (RN) : tous ont appelé à la démission du préfet de police de Paris, pointé du doigt après de nouvelles accusations de violences policières lors de manifestations dans la capitale.
«Je mets en cause le préfet de police de Paris, les choix qui ont été faits par lui en matière de maintien de l'ordre sont des choix qui évidemment ont poussé à l'aggravation des tensions et des violences», a déclaré Marine Le Pen sur le plateau de l'émission de France 3 Dimanche en politique, ce 19 janvier.
Relancée par le journaliste sur le plateau télévisé, la présidente du RN a répondu qu'elle souhaitait «bien sûr» le départ de Didier Lallement.
Dix jours auparavant, le patron du PS Olivier Faure avait, lui aussi, appelé à la démission du préfet controversé. «J’ai du mal à saisir pourquoi ce gouvernement continue à conforter ce préfet qui, semaine après semaine, est une véritable provocation pour l’ensemble de ceux qui, démocratiquement, défendent une autre position», a-t-il dit au Figaro. Et de conclure : «Le gouvernement devrait mettre fin aux fonctions de ce préfet qui a choisi, comme il le dit lui-même, son "camp".»
Une référence à un épisode médiatique datant du 17 novembre dernier : au lendemain d'affrontements violents sur la place d'Italie à Paris (XIIIe), entre forces de l'ordre et manifestants lors de l'acte 53 des Gilets jaunes, une femme présentée par BFM TV comme une Parisienne avait expliqué au préfet de police de Paris, Didier Lallement : «Oui je suis Gilet jaune» ; ce à quoi le haut-fonctionnaire avait répliquer, sans la regarder, en passant son chemin : «Nous ne sommes pas dans le même camp, Madame.»
Les Insoumis vent debout depuis plusieurs mois contre Didier Lallement
Même son de cloche du côté des Insoumis. Après les violences survenues le 16 novembre sur la place d'Italie à Paris pour l'anniversaire des Gilets jaunes en novembre 2019, les Insoumis avaient mis en cause le représentant de l'Etat dans la capitale. Le chef de file de LFI, Jean-Luc Mélenchon, avait accusé le 17 novembre Didier Lallement d'être responsable de l'envenimement de la situation, en ayant demandé le départ de la manifestation parisienne des Gilets jaunes au niveau de la place d'Italie, alors que celle-ci était en travaux. Cette caractéristique du lieu, selon le député de Marseille, avait facilité la casse et les débordements. «Même le maire de l'arrondissement a trouvé que ce n'était pas le bon endroit [...] Le préfet de police a été nul dans cette affaire. Il a lui-même créé les conditions du débordement», avait-il estimé.
Le lendemain, alors qu'il lui était demandé sur France Info s'il demandait la démission du préfet de Paris, le député insoumis Eric Coquerel avait répondu : «Après ce week-end, oui. On se retrouve avec une manifestation qui ne peut pas manifester, [...] ce n’est pas n’importe quoi dans un pays, de ne pas pouvoir manifester.»
Deux mois plus tard, le 10 janvier sur BFM TV, une autre députée LFI, Danièle Obono, avait appelé Didier Lallement à quitter ses fonctions. «Nous redemandons la démission du préfet Lallement et du ministre Castaner, car au-delà des actes dont les agents responsables doivent rendre directement compte, c'est leur stratégie politique d'organiser le désordre qui produit ces violences policières depuis plus d'un an», avait-elle tweeté.
Il est à noter qu'en mars 2019 déjà, le député insoumis de Gironde Loïc Prud'homme avait accusé la police de l'avoir matraqué lors d'une manifestation des Gilets jaunes à Bordeaux. Une pétition en ligne avait été publiée pour réclamer la démission de Didier Lallement, alors préfet de Gironde. Elle avait recueilli plus de 20 000 signatures.
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