«Je suis candidate aux élections municipales à Paris pour soutenir Benjamin Griveaux», titre Le Parisien, qui publie une interview de l'ancienne fondatrice du blog Maman Travaille et militante féministe, devenue en 2017 secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les hommes et les femmes du gouvernement Philippe, après un passage par la mairie du Mans (Sarthe). «Oui, je suis candidate à Paris, dans le XIVe arrondissement, pour soutenir Benjamin Griveaux. Il est le meilleur candidat pour la capitale, le plus sérieux et le plus préparé. C'est aussi celui qui est le mieux entouré», assure-t-elle.
Et de confier au Parisien qu'elle ne quittera pas le gouvernement, «avec l'accord plein et entier du président et du Premier ministre», avant de préciser : «Cela reste ma priorité.» Parachutage ? Lorsque le quotidien francilien aborde la question de l'ancrage politique de la candidate, elle répond simplement : «Je suis née à Paris, j'ai vécu enfant dans la cité Porte de Vanves, ai été au collège en ZEP dans le XIVe et j'y ai aussi passé l'essentiel de ma vie d'adulte, entre Pernety et Montparnasse.»
Interrogée sur les sujets dans lesquels elle voudrait s'impliquer, l'auteur de Osez l’amour des rondes cite l'écologie, l'ordre public, la petite enfance et la laïcité. D'aucuns pourraient s'interroger sur l'opportunité d'associer la candidature de Benjamin Griveaux au nom de Marlène Schiappa, dont le parcours politique l'a menée sur les terres de la gauche avant son arrivée dans un gouvernement libéral réformateur.
Une ministre souvent critiquée
Nommée par Edouard Philippe en mai 2017, la fille de l’historien Jean-Marc Schiappa, militant trotskiste, s’est imposée comme une des personnalités les plus médiatiques de la macronie. Utilisant Twitter comme principal vecteur de communication, la ministre s’est également retrouvée au cœur de nombreuses polémiques depuis son entrée en fonction.
Dans un entretien à Valeurs actuelles publié le 21 février dernier, Marlène Schiappa avait souligné «l'existence d'une convergence idéologique» entre la Manif pour tous (mouvement anti-mariage gay) et «les terroristes islamistes». Une sortie qualifiée de «scandaleux amalgame» par l’organisation. Quelques mois plus tard, en avril, la ministre avait été accusée de propager des fakes news à propos des féminicides par le syndicat des Commissaires de police.
En juillet dernier, Marlène Schiappa était épinglée pour avoir apporté son soutien à Christine Lagarde, fraîchement nommée présidente de la Banque centrale européenne. En effet, des internautes avaient exhumé un de ses tweets datant de 2016 dans lequel elle accusait l’ancienne ministre de «détournement de fonds publics».
Au mois de novembre dernier, la secrétaire d’Etat avait signé dans Le Journal du dimanche une tribune appelant à faire des «sorcières» un symbole de la lutte pour le droit des femmes, suscitant de nombreuses moqueries. Quelques jours plus tard, elle défendait, dans le magazine Marianne, l’expulsion des «citoyens étrangers condamnés pour violences sexistes ou sexuelles».
Plus récemment, l’ancienne adjointe au Mans a créé la polémique après avoir posé avec une poupée métisse sur Twitter en réponse à Julien Rochedy, ancien directeur national du Front national de la jeunesse.
Selon une autre information du Parisien, le ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, pourrait également se présenter à la mairie du VIe arrondissement de Paris, où elle réside. La piste du XVe arrondissement est également évoquée pour ce ministre, qui n'est pas encore parvenu à résorber la crise sociale de l'hôpital. Dans cet autre arrondissement, sa candidature pourrait être utilisée pour exercer une pression sur Philippe Goujon, l'actuel maire de l'arrondissement «en pleine négociation» avec les candidats Benjamin Griveaux et Cédric Villani, selon l'analyse du journal.
Stanislas Guerini, patron de LREM, sera pour sa part candidat sur la liste du XVIIe arrondissement de Paris pour les élections municipales, mais en position non-éligible.
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