France

«Ce n'est pas un scoop, je suis de gauche» : quand Schiappa s'opposait à la réforme des retraites

Epinglée sur les réseaux sociaux pour un tweet écrit en 2015 dans lequel elle défendait les retraites, Marlène Schiappa a répondu que le fait qu'elle tienne des propos de gauche ne constitue pas un scoop, étant donné qu'elle est de gauche.

«Après 50 ans on ne t'embauche plus mais le Medef veut que tu partes à la retraite à 67 ans... Pendant 17 ans, tu fais quoi ?», écrivait l'actuelle secrétaire d'Etat à l'égalité entre les femmes et les hommes le 23 mai 2015 sur son compte Twitter. A l'époque, elle était adjointe au maire du Mans en charge de l'égalité et de la lutte contre les discriminations. Aujourd'hui, elle fait partie du gouvernement qui prévoit dans sa réforme très contestée un âge pivot de départ à 64 ans.

Ce tweet exhumé du réseau social a fait le bonheur des internautes et des opposants politiques.

«Bien dit Marlène Schiappa !», a notamment écrit l'eurodéputé Rassemblement national Jordan Bardella. «C'est vrai ça ! Marlène Schiappa a raison ! Pendant 17 ans, tu fais quoi ?!», a également twitté, ironique, le député La France insoumise Adrien Quatennens pour qui la réforme par point, prévue par le gouvernement d'Edouard Philippe, va faire de l'âge pivot «une variable d'ajustement qui se décalera toujours dans le temps, aggravant le chômage aux deux extrémités de la vie active».

 «On exhume des tweets militants de ma part des vingt dernières années en s'étonnant que j'aie produit des tweets de gauche. Ce n'est pas un scoop, je suis de gauche, je le suis toujours» s'est justifiée Marlène Schiappa le 12 décembre au soir concernant son message.

«Je ne vais pas m'excuser d'être de gauche et d'avoir défendu les droits sociaux des gens qui travaillent et des gens qui sont à la retraite. C'est ce que je continue de faire au gouvernement», n'a-t-elle pas hésité à ajouter, citant notamment la retraite à 1 000 euros pour tous ceux ayant eu une carrière complète.

Pour la secrétaire d'Etat, des idées de gauche comme celle qu'elle défendait en 2015 «ne sont pas du tout en contradiction» avec ce que le gouvernement auquel elle appartient porte «comme projet d'émancipation».

Un autre tweet de Marlène Schiappa, de la même veine, daté du 27 mai 2010, avait déjà fait réagir. Elle y partageait une publication de son blog, dans lequel elle expliquait fictivement à sa fille son opposition à la volonté du gouvernement de l'époque, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, de repousser l'âge du départ en retraite. «Les gens veulent partir à la retraite avant de mourir de fatigue au travail, et si possible être assez bien payé pour ne pas aller balayer le McDo alors qu'ils marchent avec une canne », pouvait-on notamment lire dans ce texte.

Lire aussi : Bruxelles soutient la réforme des retraites, selon le commissaire européen Thierry Breton