En soutien au mouvement de grève contre la réforme des retraites, un collectif composé d’une quarantaine d’artistes et d’intellectuels «appelle à soutenir financièrement les grévistes en contribuant aux cagnottes de grève», notamment pour que le mouvement contestataire «dure et s’amplifie». Dans une tribune publiée le 22 décembre sur le blog de Mediapart , ils appellent à alimenter diverses cagnottes lancées par des syndicats (CFT, FO, SUD, Solidaires, Unsa) et les grévistes de la RATP et de la SNCF.
Parmi les personnalités mobilisées, on trouve l'humoriste Jean-Marie Bigard, le comédien Yvan Le Bolloc’h, les humoristes Shirley et Dino, l'ex-footballeur Vikash Dhorasoo, la philosophe Judith Revel, le PDG de Sud Radio Didier Maïsto, l'écrivain Edouard Louis ou encore le romancier et cinéaste Gérard Mordillat.
Une pétition «pour imposer le maintien du système actuel de retraites»
Selon ce collectif de personnalités, les cheminots en grève contre la réforme des retraites «défendent un de nos biens communs», à savoir «un système de retraites qui, loin d’avoir été octroyé par les patrons, est le fruit des luttes de nos aînés».
«Le gouvernement veut aujourd’hui faire table rase de ce pan de l’histoire sociale du pays», alertent les auteurs du texte. Avant de pointer du doigt les ministres actuels, qui n’ont «ouvert aucune discussion avant la grève reconductible lancée le 5 décembre» et par conséquent ont «engagé un bras de fer».
Le collectif d'artistes et intellectuels rappelle en outre que ceux qui font le choix de la grève sont confrontés à un manque à gagner considérable, d’autant plus crucial à la veille des fêtes de fin d’année. «Pour imposer le maintien du système actuel de retraites, il importe que le mouvement dure et s’amplifie. Avant de manifester aux côtés des cheminots, le samedi 28 décembre, et de tous les grévistes, le 9 janvier, nous soutiendrons financièrement les grévistes de la RATP et de la SNCF en mouvement reconductible depuis le 5 décembre», conclue-t-il.
En mars 2018, un groupe d’intellectuels de gauche avait déjà apporté son soutien moral et financier aux salariés de la SNCF, contre le projet gouvernemental visant à transformer celle-ci en «société anonyme», mettant progressivement fin au statut de cheminots tout en s’ouvrant à la concurrence.