A l'approche de la grève interprofessionnelle annoncée comme massive et dont le lancement est prévu le 5 décembre, le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand a répondu aux questions du JDD, dans un entretien publié ce 24 novembre. Le premier socialiste à avoir rallié le camp Macron s'y exprime notamment sur l'évolution de la situation économique et sociale de la France.
Historiquement peu enthousiasmé par l'émergence des Gilets jaunes, celui qui avait appelé en décembre 2018 à l'envoi de CRS et de gendarmes sur les ronds-points de France, raille par exemple aujourd'hui un mouvement dont il retient du premier anniversaire que «la bougie était éteinte».
Les Français «nettement plus confiants» qu'il y a quelques années ?
Richard Ferrand affiche par ailleurs sa satisfaction quant aux résultats des orientations politiques d'Emmanuel Macron.
De fait, interrogé de façon générale sur le climat social pesant qui se développe actuellement en France, notamment à travers «la grève [annoncée] des transports, [les] mouvements des hospitaliers, des policiers et des étudiants», Richard Ferrand appelle, pour sa part, à «sortir de la neurasthénie», terme utilisé pour décrire un état durable d'abattement accompagné de tristesse. «Mesurons aussi le dynamisme de notre pays», déclare-t-il. Evoquant ses déplacements «à la rencontre des Français», le président de l'Assemblée nationale assure en effet «être frappé» par les différences entre ce qu'il lit et ce qu'il vit : «[Les Français] sont nettement plus confiants qu'il y a quelques années», affirme-t-il.
En outre, celui qui, depuis plus de deux ans, a multiplié les postes à haute responsabilité au sein du camp présidentiel (secrétaire général LREM, ministre de la Cohésion des territoires, président de l'Assemblée nationale), fustige aujourd'hui les appels à la grève interprofessionnelle et – non sans rappeler les éléments de langage d'Emmanuel Macron qui a récemment qualifié cette grève à venir d'«étrange», évoquant une mobilisation «contre la fin les régimes spéciaux» – parle de son côté de «mobilisation pour conserver des inégalités».
Nous vivons plus longtemps, et en bonne santé
Et le Rodézien macroniste d'insister sur la nécessité de la réforme du système des retraites prévue par l'exécutif. En effet, malgré la récente publication de statistiques révélant une augmentation de la pauvreté en France, Richard Ferrand tient son argumentaire : «Nous vivons plus longtemps, et en bonne santé. Si l'on veut durablement financer les retraites et notre santé, nous allons tendanciellement devoir travailler plus.»
En dépit de l'accumulation des mouvements sociaux, tant ceux qui ont émergé ces derniers mois que les autres qui se profilent, l'ancien secrétaire général de La République en marche se veut donc résolument rassurant. Sa méthode Coué fera-t-elle des émules ? Premier élément de réponse le 5 décembre.