France

Gérard Larcher pointe le «non-choix» Macron-Le Pen comme un «danger pour la démocratie»

Dans un entretien au Parisien, le président du Sénat critique la bipolarisation de la politique française autour de Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Il y voit un «danger pour la démocratie».

La réduction de la vie politique au duel entre un Emmanuel Macron «progressiste» et une Marine Le Pen «populiste» est un «danger pour la démocratie», alerte le président (LR) du Sénat, Gérard Larcher, dans un entretien paru, ce 24 novembre, au Parisien. «Un choix contraint, c'est une démocratie réduite», plaide celui pour qui «les électeurs ont horreur qu'on les enferme dans un non-choix».

La gauche PS et la droite parlementaire incarnée aujourd'hui par LR, les deux forces qui ont dominé la vie politique française pendant des décennies, étaient l'une et l'autre absentes du second tour de la présidentielle de 2017, conclue par la victoire d'Emmanuel Macron sur Marine Le Pen. Deux ans plus tard, les élections européennes remportées par le RN avec 23,3% des suffrages devant les macronistes de LREM, arrivés second avec 22,4%, ont confirmé la relégation électorale des Républicains et du PS qui ont obtenu respectivement 8,5 et 6,2% des voix.

«Il y a danger pour la démocratie si on la réduit à un choix binaire», assure le président du Sénat, «mais aussi danger pour le pays de penser que tout se résoudrait à ce débat, surtout dans la période de crise profonde que nous traversons : crise sociale, crise identitaire, montée des populismes et des communautarismes. Il ajoute : «Je ne voudrais pas voir sur ma télévision, le soir du second tour de la présidentielle de 2022, l'image inversée de celle de 2017.»

Et Gérard Larcher d'exhorter la droite, son camp : «Il faut se mettre au travail pour recréer un espace politique entre LREM et RN». Interrogé sur les personnalités qui seraient susceptibles d'incarner un tel espace en 2022, le troisième personnage de l'Etat mentionne le président de l'Association des maires de France (AMF), François Baroin, mais aussi Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, respectivement à la tête des régions Hauts-de-France et Ile-de-France, et Bruno Retailleau, le chef de file des sénateurs LR.

Lire aussi : Pour répondre à la «crise de la représentation», Hollande plaide pour la décentralisation