La plainte d'un adolescent ayant eu la mâchoire brisée par un tir de LBD classée sans suite
- Avec AFP
Une plainte déposée par la mère d'un adolescent de 15 ans blessé au visage par un tir de LBD en marge d'une manifestation des Gilets jaunes en janvier à Strasbourg, a été classée sans suite. L'auteur du tir n'a pas pu être identifié.
Selon des informations transmises par le parquet de Strasbourg ce 6 novembre, la plainte déposée par la mère d'un adolescent, blessé au visage en janvier par un tir de lanceur de balles de défense (LBD) lors d'une manifestation des Gilets jaunes à laquelle il ne participait pas, a été classée sans suite.
Le classement sans suite a été motivé par «l'impossibilité d'identifier le policier qui a tiré» et le «défaut d'intention avéré du tir en direction du jeune homme», selon Francis Metzger, qui défend avec Xavier Metzger les intérêts de l'adolescent blessé et de sa mère.
Mâchoire brisée par un tir de LBD
L'adolescent, alors âgé de 15 ans, avait eu la mâchoire brisée par un tir de LBD en marge d'un rassemblement de Gilets jaunes émaillé d'incidents, près de la gare de Strasbourg, le 12 janvier.
Opéré, il a dû porter des broches pendant plusieurs mois, ce qui «a eu un impact majeur sur son parcours scolaire», comme l'a rappelé l'avocat.
«Un classement sans suite, c'est comme si on nous disait qu'il ne s'était rien passé. Comme si c'était banal de tirer sur un gamin qui vient d'aller s'acheter une veste dans un magasin. C'est du mépris total», a réagi dans Les dernières nouvelles d'Alsace (DNA), la mère de l'adolescent, Flaure Diessé. Elle avait déposé une plainte pour «blessures involontaires».
Selon elle, son fils «a perdu la sensibilité au chaud et au froid au niveau de la lèvre, côté droit et il lui reste une grande cicatrice sur le visage».
L'enquête, confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), a confirmé que le garçon ne participait pas à la manifestation. «C'était un badaud qui sortait d'un centre commercial et qui était au mauvais endroit au mauvais moment», a souligné Francis Metzger.
Les deux avocats doivent rencontrer «dans les prochains jours» la mère de l'adolescent pour déterminer quelles suites donner à la procédure.
Trois alternatives sont envisageables, selon Francis Metzger : le dépôt d'une plainte avec constitution de partie civile permettant l'ouverture d'une information judiciaire confiée à un juge d'instruction, une procédure devant une juridiction administrative contre le ministère de l'Intérieur, ou la saisine de la Commission d'indemnisation des victimes d'infractions.
Contacté par l'AFP, le parquet de Strasbourg n'a pour l'heure pas réagi.