France

«Pas d'intention coupable» : la plainte d'un Gilet jaune matraqué par la police classée sans suite

Le 30 mars à Besançon, un Gilet jaune de 22 ans s’est fait brutalement matraquer par un policier. Après la plainte du jeune homme, l’IGPN avait été saisie, concluant qu’il n’y avait «pas d’intention coupable». La plainte a été classée sans suite.

Le 30 mars, lors de l’acte 20 de la mobilisation des Gilets jaunes, un manifestant âgé de 22 ans a été violemment matraqué par un policier, sans raison apparente. Après une plainte du jeune homme, le préfet avait saisi l’IGPN, qui vient de rendre son rapport détaillé, ce 24 octobre. Et au vu des éléments, il n’y aurait pas eu «d’intention coupable» de la part du policier, car au moment des faits, celui-ci pensait que le manifestant voulait se saisir d'une grenade qui était au sol. La plainte a donc été classée sans suite par le procureur de la République.

«Pas d’intention coupable»

Le procureur de la République, qui a étudié en détail le rapport de l’IGPN, a confié au quotidien régional L’Est républicain que «dans ce contexte objectivé par l’enquête, il y a un état de nécessité […] Monsieur n’avait pas l’intention de ramasser la grenade. Mais, de l’autre côté, il n’y a pas d’intention coupable de la part du policier.» Selon lui, l’agent des forces de l’ordre n’avait pas pour volonté de blesser le jeune manifestant, mais de le dissuader de ramasser la grenade. Le procureur a souhaité annoncer lui-même la nouvelle à la victime, qui dispose désormais de deux recours : une contestation devant le procureur général ou une citation directe devant le tribunal correctionnel.

Pour rappel, la scène, filmée par une journaliste de Radio Bip/Media 25, avait fait le tour des médias, provoquant un tollé médiatique. Postée sur les réseaux sociaux, la vidéo avait été vue plus de 125 000 fois le 31 mars en fin d'après-midi.

Sur les images, un policier se précipite sur un Gilet jaune qui ne semble pas présenter de menace immédiate, et lui assène un violent coup de matraque en plein visage, alors que ce celui-ci lui tourne le dos. Blessé à l'arcade sourcilière, le jeune homme a rapidement été pris en charge par un street medic (un secouriste parcourant les manifestations pour prodiguer les premiers soins).

«Des gestes qui peuvent se produire»

Face à cela, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait réagi le 2 avril en évoquant que ce genre de gestes de la part des policiers peut arriver dans un contexte aussi tendu que celui des manifestations des Gilets jaunes.

«Il n'y a pas d'images de violence policière. Il y a une scène où un policier, dans l'action, à un moment d'une charge, a effectivement poussé quelqu'un», avait-il déclaré à une journaliste de France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur qui l'interrogeait. Avant de poursuivre : «Quand les policiers sont chargés de dégager une manifestation, effectivement il y a des gestes qui peuvent se produire. Mais pour lever le doute, y compris parce que ce qui nous est rapporté, c'est que l'individu en question voulait se saisir d'une grenade à renvoyer sur les forces de l'ordre, j'ai demandé au préfet que l'IGPN soit saisie.»

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