France

«J'ai mis deux millions et demi de personnes dans la rue» : Fillon taquine Macron, un «petit joueur»

Dans un entretien à un média suisse, François Fillon s'est exprimé sur le mandat d'Emmanuel Macron. Pour l'homme de droite, la présidence a montré sa faiblesse en se laissant déstabiliser par un mouvement de «150 000 à 180 000 personnes».

He's back. Médiatiquement, en tout cas.  Au cours d'un entretien pour la chaîne RTS (Radio Télévision Suisse), l'une de ses premières sorties médiatiques depuis l'échec de 2017, l'ancien candidat à la présidentielle François Fillon s'est lâché.

Concernant l'action d'Emmanuel Macron et sa mise en difficulté par la crise des Gilets jaunes, François Fillon s'est montré mordant, s'étonnant de l'impact de cette mobilisation sur la présidence : «Si on réfléchit bien, c'est pas grand-chose, cette affaire de Gilets jaunes. Il y a eu au maximum des manifestations 150 000 à 180 000 personnes dans toute la France» – un chiffre en deçà des 287 710 décomptés par le ministère de l'Intérieur lors de la première mobilisation des Gilets jaunes, le samedi 17 novembre. L'ex-candidat de la droite à la présidentielle a établi une comparaison avec ce qu'il a connu, lorsqu'il était au gouvernement sous la présidence Chirac : «Je vais être un peu prétentieux mais quand j'étais ministre des Affaires sociales [2002-2004], j'ai fait une réforme des retraites, j'ai mis deux millions et demi de personnes dans la rue.» 

Si cette crise a déstabilisé un gouvernement légitime venant d'être mis en place, ce n'est pas bon signe

«Macron, c'est un petit joueur à côté», en a-t-il conclu, avant d'expliciter son propos : «Il [a] recul[é] et [s'est] lanc[é] dans son affaire de Grand débat qui, à mon avis, a eu des conséquences fâcheuses sur la suite de sa volonté de réformes.» De cette séquence, il relève la «puissance du système médiatique et des réseaux sociaux» qui a provoqué le recul macronien. «Si cette crise a déstabilisé un gouvernement légitime venant d'être mis en place, ce n'est pas bon signe», a-t-il jugé.

François Fillon reconnaît toutefois du bout des lèvres qu'Emmanuel Macron peut être l'homme politique pouvant relancer l'Union européenne. Questionné sur la capacité du chef d'Etat à incarner un sursaut européen, François Fillon répond : «Pourquoi pas ?» 

L'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy a été, en outre, questionné sur les diverses affaires qui l'ont ébranlé et a répondu avec gravité qu'il ne ferait pas de retour politique, sans répondre directement sur le «Penelope Gate». «J'ai choisi une autre vie qui me satisfait pleinement», a-t-il complété. «Quand je cours sur un circuit automobile, je regarde devant, je ne regarde pas derrière», a-t-il conclu.

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