Le «Monsieur Retraite» du gouvernement cumule son salaire avec plusieurs pensions... de retraite
Alors qu'il est en charge d'offrir des pistes au gouvernement sur la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye bénéficie en plus de son salaire de différentes pensions de retraite. Une méthode qui n'est pourtant pas illégale.
Dans son édition du 10 septembre, la publication numérique La Lettre A révèle que depuis son entrée au gouvernement, le 3 septembre dernier, le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, bénéficie, en plus de son salaire, de plusieurs pensions de retraite. L’ancien ministre de la Fonction publique, de la Réforme de l’Etat et de l’Aménagement du territoire sous Jacques Chirac percevra sa retraite du régime général en plus de celle d’ancien élu local.
Néanmoins, celui qui a été député et sénateur, actuellement engagé dans une réforme des retraites de grande ampleur, ne touchera aucune des deux pensions auxquelles il aurait le droit en tant qu’ancien parlementaire. Celles-ci seront, comme le prévoit la loi, suspendues pendant toute la durée de son passage au gouvernement. En effet, les règlements des deux institutions ne permettent pas de les agréger à un salaire de ministre.
En tant que ministre délégué auprès de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, Jean-Paul Delevoye touchera un salaire brut mensuel de 10 135 euros auxquels s’ajouteront donc ces quelques émoluments. La pratique n’a rien d’illégal puisque, comme le rappelle La Lettre A, cette possibilité de double rémunération, cumulant salaire et pension de retraite, n’est pas encadrée légalement.
L'ancien président de l’Association des maires de France, qui exerçait en dehors du gouvernement, avait dans un premier temps renoncé à bénéficier de ces sommes. Lorsqu’il avait été nommé haut-commissaire à la réforme des retraites, en septembre 2017, il avait choisi de déduire ses pensions de retraites de sa rémunération individuelle. Il lui aura fallu deux ans pour changer d’avis. «En tant que ministre, sa rémunération est indexée à celles des autres membres du gouvernement, et arrêtée par décret», explique son cabinet auprès de La Lettre A. «Sa mission étant par essence temporaire, il ne voulait pas abandonner définitivement ses droits», confirme son entourage.