Le collectif Inter-Urgences, réuni ce 10 septembre en assemblée générale, au lendemain de l'annonce par Agnès Buzyn d'un plan de «refondation» du service, a voté la poursuite du mouvement de grève entamé il y a près de six mois.
Les représentants des grévistes, rassemblés à Saint-Denis, près de Paris, ont voté à main levée une motion rappelant leurs revendications et ont entériné le principe de «rassemblements locaux» le 26 septembre, en attendant de fixer prochainement une «date de mobilisation nationale».
La «participation aux autres actions» a également été approuvée, sans appel clair à rejoindre la manifestation de la CGT le 11 septembre à Paris.
Le collectif Inter-Urgences continue de réclamer des «réouvertures de lits», des «recrutements à la hauteur des besoins» et une «augmentation de 300 euros net mensuels pour tous les hospitaliers».
Le plan de «refondation» des urgences hospitalières présenté la veille par Agnès Buzyn, doté de 750 millions d'euros sur trois ans, met davantage l'accent sur l'orientation des patients pour limiter l'afflux aux urgences, avec un nouveau «service d'accès aux soins» pour réguler les appels aux secours et des «admissions directes» sans passage aux urgences pour les personnes âgées.
Le compte n'y est pas pour le collectif Inter-Urgences, à l'origine d'une grève inédite par sa durée – bientôt 6 mois - et son ampleur – 250 services d'urgence concernés à ce jour.
Dans le plan de la ministre, il n'y a «rien sur les effectifs», selon le président du collectif, Hugo Huon. Cet infirmier à l'hôpital parisien Lariboisière critique aussi un «déni des professions paramédicales» que la ministre «se refuse complètement à revaloriser».
Egalement présent, l'emblématique président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), Patrick Pelloux, a fait savoir que son organisation déciderait le 12 septembre «si [elle] rejoi[gnait] le mouvement».
«Très déçu» par les annonces de la ministre, il a évoqué «un rendez-vous raté» sans «rien sur les revalorisations salariales» et a prédit que la contestation allait être «sévère».
«On est loin des attentes du personnel», a également estimé Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, qui appelle à une journée d'action le 11 septembre dans tout le secteur sanitaire et social, avec une manifestation à Paris.
Force ouvrière a appelé ce 10 septembre à «s'associer» à cette mobilisation, rejetant un plan qui «ne répond en rien à la réalité du terrain».
Dans le monde politique, le porte-parole du PCF Ian Brossat a lui aussi jugé que «ce n'[était] pas à la hauteur», le parti Générations raillant même «un pansement sur une plaie ouverte».
Pour le député (LFI) Alexis Corbière, «ce n'est pas un effort budgétaire conséquent». De son côté, le PS observe que «le gouvernement ne prévoit pas d'ouvertures de lits ni de recrutement de personnels, principales revendications des urgentistes».