France

BHL «a une place dans mon cœur jusqu'à la fin des temps» : Moix ému par le soutien du philosophe

Dithyrambique, Yann Moix a dit toute son admiration pour son ami le philosophe Bernard-Henri Lévy, qui lui a manifesté son soutien après que des textes négationnistes et des dessins antisémites qu'il avait produits ont refait surface.

Au micro de France Culture le 1er septembre, l'écrivain Yann Moix s'est dit «bouleversé» par l'absolution dont l'a gratifié le philosophe Bernard-Henri Lévy, son «ami», après qu'il lui a manifesté son soutien dans l'affaire des dessins et textes jugés antisémites qu'il a publiés dans sa jeunesse. Yann Moix a également annoncé qu'il se mettait en retrait des médias et interrompait la promotion de son nouveau roman Orléans.

Le 31 août, le romancier avait demandé pardon à BHL après les révélations de la semaine précédente : certains des textes datant de 1989 visaient directement son mentor en littérature. Yann Moix a concédé que Bernard-Henri Lévy «aurait pu, rétrospectivement, se sentir trahi.» Et de relater : «Il a donné sa chance à un jeune homme venu taper à sa porte au mitan des années 90, à qui il a donné toute sa confiance, à qui il a permis, lui donnant cette confiance, de commencer une carrière littéraire à Paris. Je suis allé voir Bernard pour lui proposer des manuscrits. Je dis Bernard car c'est un ami. Cet homme qui a découvert des écrits abominables, abjects et dégradants, a choisi de me pardonner.»

Je voulais les mêmes chemises

L'auteur du nouveau roman Orléans déclare également qu'il a lu l'«intégralité de l'œuvre» de Bernard-Henri Lévy lorsqu'il était adolescent et affirme qu'il s'agit d'une influence majeure dans sa formation intellectuelle : «Je me suis même mis à lui ressembler à un moment donné de ma vie. Je voulais les mêmes chemises.»

Lyrique, dithyrambique, Yann Moix assène : «Je ne saurai comment, à l'avenir, le remercier pour ce geste qui me semble parfaitement noble. Bernard-Henri Lévy a une place dans mon cœur jusqu'à la fin des temps, jusqu'à mon dernier souffle.»   

Dans un texte signé pour Le Point, Bernard-Henri Lévy avait excusé : «Quand un homme, tout homme et donc aussi un écrivain, donne les preuves de sa volonté de rédemption, quand il s'engage, avec probité, dans le corps à corps avec ses démons, je pense qu'il est juste de lui en donner acte, de lui tendre loyalement la main et, si on le peut, de l'accompagner. [...] Ce n'est pas une mince affaire que de tordre le cou, même quand on est très jeune, au vieil homme antisémite en soi. Il ne suffit pas de dire "j'ai changé". Ni de s'autoproclamer "meilleur ami des Juifs"[...]. Sauf à tenir les hommes pour des damnés, on ne refuse pas le pardon à celui qui le demande vraiment».

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