Avant de suivre dans l'après-midi du 20 juillet une étape du Tour de France entre Tarbes et le Tourmalet, le président Emmanuel Macron a déambulé près d'une heure et demie dans la matinée dans les rues de Bagnères-de-Bigorre, serrant les mains et se prêtant à embrassades et photos, dans une atmosphère plutôt détendue.
Mais il a été questionné par des habitants et vacanciers sur plusieurs sujets d'actualité, notamment sur la disparition à Nantes de Steve Maia Caniço, 24 ans, lors de la fête de la musique sur fond d'intervention controversée des forces de l'ordre.
Emmanuel Macron s'est déclaré «très préoccupé par cette situation». «Il faut que l'enquête soit conduite jusqu'à son terme [mais] il ne faut pas oublier le contexte de violences dans lequel notre pays a vécu [et] le calme doit revenir dans le pays», a-t-il déclaré.
«Il faut améliorer la situation sociale des gens», lui a lancé un jeune homme, comme en écho au mouvement des Gilets jaunes. «On n'est pas écoutés», a affirmé un autre.
«Regardez la réforme qu'on lance sur les retraites», avec «beaucoup plus de justice», a enchaîné le chef de l'Etat, deux jours après la présentation des préconisations du haut-commissaire Jean-Paul Delevoye. Une réponse qui n'a alors guère convaincue son interlocteur.
C'est «un premier travail [...] il faut déplier ce qui a été proposé, concerter [...] et pouvoir porter des décisions qui viendront à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine», a encore dit le président, qui entend «rebâtir un contrat avec la nation». «Pendant plusieurs mois il doit y avoir un débat [...] dans la société», a-t-il appelé.
«Il faut qu'on fasse progressivement changer les choses, mais ça va prendre une génération pour avoir un système par répartition [...] plus juste et plus transparent», a-t-il souligné auprès d'un homme âgé, en promettant que «jamais on attentera au régime par répartition».
«Le système de retraite aujourd'hui protège ceux qui sont dans un statut à vie, [face aux] sacrifiés du système [que sont] les femmes, les gens peu formés, les carrières hâchées», selon lui. «C'est pas la faute des gens [qui sont dans ces] catégories très favorisées [ou] très défavorisées», a insisté Emmanuel Macron, estimant que «c'est normal qu'il y ait une crainte» dans le pays face à ce changement.
«Ca ne touchera pas du tout les retraités actuels, ça ne touchera pas nos concitoyens à quelques années de la retraite, et après ça ira au rythme où on peut faire avancer les choses», a-t-il tenté de rassurer.
Au sujet de l'ex-ministre François de Rugy, dédouané par une enquête de l'Assemblée qui assure que ses dîners fastueux étaient bien «professionnels», Emmanuel Macron a déclaré que «la clarté sera faite dans les prochains jours». Rappelant «le respect que nous lui port[ons] et que nous lui dev[ons]», il a souligné qu'«il faut qu'il puisse se défendre comme tout citoyen [et qu'] on doit être attaché à la présomption d'innocence».
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