«Dedans, les grands discours sur la canicule et sur l'environnement. Dehors, les voitures des ministres, leurs escortes, moteurs qui tournent, sous 40°C. Je fais mon Yann Barthès dans la cour de l'Assemblée.» C'est ainsi que François Ruffin a résumé son initiative du 26 juin visant à tester l'exemplarité des ministres en matière d'écologie. Avec son caméraman, le député de La France insoumise, adepte des coups d'éclats, a passé un petit moment dans la cour de l'Assemblée nationale à guetter les ministres qui en sortaient pour rejoindre leur véhicule avec chauffeur, en pleine journée de canicule. A chacun d'entre eux, il a demandé pourquoi il ou elle ne se déplaçait pas à pied, vu les courtes distances qu'ils avaient à parcourir, ou en transports en commun, ou encore à vélo, comme le font les ministres dans certains pays scandinaves.
De la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye à Franck Riester, ministre de la Culture, en passant par Marc Fresneau, ministre chargé des relations avec le Parlement ou Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education, François Rufin a intercepté plusieurs figures du gouvernement Philippe, ponctuant les courts entretiens qu'il a eus avec eux avec par des extraits de déclarations du ministre de l'Ecologie et de la transition énergétique François de Rugy. Celui-ci ne semble pas avoir vraiment apprécié la démonstration. «Comme d’habitude, Monsieur Ruffin préfère faire des films que des propositions... et s’il était honnête, il dirait que je viens souvent à l’Assemblée à pied et que je me déplace dans Paris avec une voiture électrique», a écrit le ministre sur Twitter.
Plus tôt dans la journée, François de Rugy écrivait justement à propos des déplacements ministériels : «On déconseille aux ministres de se déplacer à vélo pour des raisons de sécurité - j’avoue que je brave parfois cet interdit et utilise un vélib à Paris ou mon vélo personnel à Nantes.»
Un tweet immédiatement raillé par François Ruffin qui l'a taclé, non sans ironie : «Quelle bravoure ! Un ministre prêt à tous les sacrifices face à l'urgence climatique.»
Invitée sur le plateau de BFM TV ce 27 juin, Brune Poirson, la secrétaire d'Etat à la Transition écologique a estimé que François Ruffin «se fai[sait] un coup de pub»
Olivia Grégoire, députée LREM, a estimé pour sa part que François Ruffin avait des talents de «clown» lui rappelant qu'il était payé pour siéger dans l'Assemblée nationale et pas à faire le pitre dans la cour.
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