France

Gilets jaunes : Sibeth Ndiaye considère que les manifestations «n'ont plus lieu d'être»

«Beaucoup de choses ont été réalisées» : estimant que la baisse de mobilisation est due aux réponses apportées par l'exécutif, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye considère que les manifestations des Gilets jaunes «n'ont plus lieu d'être».

Invitée sur Europe 1 le 2 juin, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye est revenue sur la mobilisation des Gilets jaunes – qui avaient défilé en France pour la 29e semaine consécutive la veille. Et selon elle, les choses sont claires : le mouvement n'a plus de raisons de se poursuivre.

La porte-parole du gouvernement voit en effet dans la baisse de la mobilisation constatée sur les derniers actes une conséquence directe de la politique menée par l'exécutif. «Beaucoup de choses ont été réalisées depuis le début du mouvement», fait ainsi valoir Sibeth Ndiaye, qui prend pour exemple le grand débat national d'Emmanuel Macron, ou encore, les «mesures pour le pouvoir d'achat». «Aujourd'hui, je considère que ces manifestations n'ont plus lieu d'être», juge-t-elle au lendemain de l'augmentation de 5,9% du prix de l'électricité, et alors même que les tarifs à la pompe sont plus élevés qu'au début du mouvement.

En tout état de cause, «il n'y a plus de débouchés politiques» au mouvement, estime Sibeth Ndiaye. Pourtant, beaucoup de Gilets jaunes concentrent désormais leurs efforts sur l'élaboration de leur propre processus démocratique, indépendant. Des assemblées délibératives citoyennes vont ainsi se tenir un peu partout en France (la première aura lieu à Toulouse le 8 juin), au cours desquelles seront traitées les revendications issues de la plateforme en ligne du Vrai débat, le débat alternatif lancé par des collectifs de Gilets jaunes pour recueillir les doléances des citoyens. Des propositions de lois citoyennes devraient émerger à cette occasion sur les sujets chers aux manifestants, à l'instar du référendum d'initiative citoyenne.

Par ailleurs, d'autres voix au sein même du mouvement, offrent une autre piste d'explication à la faible mobilisation constatée lors des dernières manifestations du samedi. «Ça devient un carnaval, c’est du n’importe quoi, on se retrouve là, à jouer du tam-tam dans Paris avec deux-trois manifestations dans [la capitale]», expliquait ainsi Eric Drouet le 1er juin. Appelant à davantage d'unité, le Gilet jaune prônait un retour aux actions traditionnelles telles que «des blocages, des opérations escargot, des opérations "péages gratuits", des blocages [de] raffinerie».

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