Présente sur le plateau de LCI, le 31 mai, la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a rendu un hommage appuyé aux forces de l’ordre, à la veille de l'acte 29 des Gilets jaunes. «Nos forces de l'ordre [...], samedi après samedi [...], ont été absolument exemplaires», a-t-elle affirmé, évoquant un contexte de violence lors des manifestations. Alors que le 30 mai, le procureur de Paris, Rémy Heitz, révélait au Parisien que «des policiers ser[aient] renvoyés en correctionnelle», Sibeth Ndiaye a tenu à préciser que «dans notre système institutionnel, dans notre démocratie, [ils] sont ceux qui ont l'autorisation d'user de la violence de manière légitime».
174 enquêtes dont 57 remises au parquet
Interrogée sur de possibles cas de violences policières, l’ancienne chargée des relations presse d’Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle de 2017 aborde la légitimité du pouvoir de coercition. «La question qu'il faut se poser quand il y a des manifestations, des troubles importants à l'ordre public, c'est de savoir si oui ou non la manière dont a été utilisée la violence était légitime, au bon moment et au bon endroit, et si cette violence était proportionnée aux faits qui étaient commis, et c'est à ça que s'attellent les enquêtes judiciaires», a-t-elle expliqué au micro de la chaîne privée.
Elle a par ailleurs reconnu qu’afin de «garantir à tous les Français que le comportement de nos forces de police est en tous points exemplaire», il fallait que, lorsque la violence a été utilisée de «manière illégitime ou de manière disproportionnée», les policiers soient «bien sûr sanctionnés».
Selon le procureur de Paris, sur les 174 enquêtes ouvertes à ce jour pour des faits de violences policières, 57 ont été clôturées et remises au parquet. Au cours de cette interview, interrogé sur ces heurts, Rémy Heitz a rétorqué qu’il qualifiait ces actes de «violences illégitimes, car c’est bien la question de la proportionnalité qui est posée».
Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, de nombreux blessés sont à déplorer, dont certains manifestants gravement touchés, éborgnés ou ayant perdu l'usage d'un membre ou d'un organe. Selon David Dufresne, journaliste indépendant qui répertorie les cas de violences policières lors des manifestations (et tente, en vain, de faire réagir la place Beauvau), au 31 mai, plus de 800 signalements de personnes blessées lui sont remontés. Il fait état de 24 éborgnés et de cinq individu ayant eu une main arrachée depuis l'acte 1 des Gilets jaunes, au mois de novembre dernier.
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