France

«C’est malheureux» : le policier qui a poussé Geneviève Legay regrette son geste

Ce 30 mai, Le Parisien révèle la déposition du policier impliqué dans la chute de Geneviève Legay, une militante de 73 ans, lors de l’acte 19 des Gilets jaunes à Nice. Au moment de reconnaître les faits, il a notamment confié ses regrets.

Le 29 mars, le major Michel V. est réentendu par la sûreté départementale au sujet de son implication dans la chute de Geneviève Legay, une militante d’Attac âgée de 73 ans, grièvement blessée à la suite d’une charge policière survenue en marge de l’acte 19 des Gilets jaunes à Nice. A la faveur d’un article publié ce 30 mai, Le Parisien dévoile ses dépositions.

Je suis surpris, je pensais sincèrement avoir poussé un homme, je n’ai rien d’autre à dire, c’est malheureux pour Madame Legay

Alors que dans sa première déposition du 25 mars, il avait affirmé avoir poussé un homme et non une femme, il revient finalement sur ses propos après avoir vu les images de l’incident que lui présentent les enquêteurs. «Je suis surpris, je pensais sincèrement avoir poussé un homme, je n’ai rien d’autre à dire, c’est malheureux pour Madame Legay, mais j’étais dans une charge ordonnée légalement», déclare-t-il.  «Sur les images, on voit le fonctionnaire sortir du cordon au début de la charge et pousser volontairement la Gilet jaune septuagénaire, vêtue d’un tee-shirt noir et portant un immense drapeau arc-en-ciel barré du mot "paix", symbole des altermondialistes», écrit le quotidien.

«Il faut dire que l’action a été très rapide et je me trouvais dans un mouvement général qui a pour but de gagner du terrain et de repousser toute personne quelle qu’elle soit sur notre passage», plaide le fonctionnaire de police de 50 ans. Selon les procès-verbaux d'audition auxquels Le Parisien affirme avoir eu accès, le policier assure avoir agi dans le cadre d’un «rétablissement de l’ordre public après sommations et ordre effectués.»

Pour convaincre les enquêteurs de l’absence d’un usage délibéré de la force, le policier souligne qu’il n’a pas usé de son tonfa (matraque avec poignet) lors de son intervention : «Quand on charge, on pousse et sincèrement j’ai poussé avec les mains quelqu’un qui venait sur notre ligne d’action lors de notre progression et qui se trouvait sur ma droite», assure-t-il tout en plaidant sa «bonne foi».

Après avoir affirmé, dans un premier temps, le 25 mars, qu'il n'y avait eu «aucun contact» entre Geneviève Legay et le policier, le procureur de Nice Jean-Michel Prêtre était également revenu sur ses déclarations après notamment «la saisie de nouvelles images» et «l'audition de nouveaux témoins».

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