Les deux listes issues du mouvement des Gilets jaunes ont recueilli à peine 1% des suffrages aux élections européennes le 26 mai, selon les premières estimations.
Alliance jaune, menée par le chanteur Francis Lalanne, a remporté environ 0,5% et Evolution citoyenne, avec à sa tête Christophe Chalençon, moins de 0,5% des voix lors de ce scrutin européen, loin du seuil des 5% nécessaires pour envoyer des élus au Parlement européen.
«A partir de demain, nous allons mettre le feu»
«On nous vole le scrutin», a accusé Christophe Chalençon en assurant à l'AFP qu'il déposerait des «recours» partout en France pour «faire invalider les élections». Son indignation s'explique du fait du rejet, dans les bureaux de vote, des bulletins de vote Evolution citoyenne imprimés par ses partisans sur du papier 80 grammes au lieu du papier 70 grammes imposé. «A partir de demain, nous allons mettre le feu», menace Christophe Chalençon, très remonté.
«C'est décevant, je visais plutôt entre 1 et 2%», regrette de son côté Frédéric Mestdjian, cinquième sur la liste Alliance jaune. Mais il relativise : «Le succès c'est d'avoir pu porter cette liste jusqu'au bout.»
Tous les deux regrettent que le «vote sanction contre Emmanuel Macron», se soit «cristallisé» autour du Rassemblement national (RN).
Au-delà des deux listes, des Gilets jaunes étaient aussi représentés dans des partis qui ont intégré des figures du mouvement sur leur liste. Benjamin Cauchy était ainsi en neuvième position de la liste de Nicolas Dupont-Aignan (DLF, environ 3,6%) alors que Jean-François Barnaba s'est allié aux Patriotes de Florian Philippot (entre 0,5 et 0,7%). L'UPR et le PCF ont également revendiqué la présence de quelques Gilets jaunes sur leurs listes.
La structuration autour de listes électorales a beaucoup divisé au sein des Gilets jaunes, certains considérant que leur mouvement était profondément anti-système et d'autres pensant qu'il fallait intégrer le système pour le changer.
Ce résultat électoral est pourtant loin de refléter l'ampleur du mouvement qui a provoqué la plus grande crise du quinquennat d'Emmanuel Macron. Les reporters de RT France sont en effet allés à la rencontre des Gilets jaunes lors de l'acte 27 de leur mobilisation le 18 mai à Paris pour recueillir leurs confidences sur leurs intentions de vote aux Européennes. Aucun Gilet jaune interrogé par nos équipes n'avait l'intention de voter pour l'une des listes jaunes. «Elles manquent un peu de structure et il est peut-être un peu tard pour qu'elles se structurent», affirmait Philippe qui regrettait également la multiplication des listes Gilets jaunes. «Ils auraient dû faire une seule liste, au moins pour rembourser leurs frais !», déplorait-il avant de confesser qu'il voterait pour le candidat qui aura une chance de l'emporter face à Emmanuel Macron.
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