Guy Mettan : «Les journalistes se sont enfermés dans leur bulle»
Le directeur exécutif du club suisse de la presse, Guy Mettan, invité du JT de RT France, donne son sentiment sur la tribune des 300 journalistes dénonçant les violences policières. Il critique le manque de diversité de l'écosystème médiatique.
Le journaliste Guy Mettan, directeur exécutif du club suisse de la presse, a fait un point ce 10 mai sur le plateau de RT France à propos du paysage médiatique français dont il a constaté l'appauvrissement.
Il s'est félicité de la tribune des 300 journalistes dénonçant les violences policières. «Ça fait des semaines que qu’on voit que de nombreux journalistes sont maltraités par les forces de l'ordre et aussi par certains manifestants, il faut le dire», a-t-il constaté. «Je me félicite qu’il y ait enfin cette dénonciation», a-t-il ajouté.
Ils ne vont plus sur le terrain, se contentent de pérorer dans les rédactions
Guy Mettan s'est désolé de la pratique actuelle du journalisme. «Après 40 ans de métier, je suis un peu effaré par la manière dont les médias rendent compte de façon générale des faits qu’ils sont censés couvrir, comme il les déforment, souvent par omission», citant en exemple le traitement médiatique des Gilets jaunes
Selon ce connaisseur du secteur, le désamour de l'opinion pour les journalistes est à attribuer en grande partie à la crise de la presse. «Il y a eu un appauvrissement des journaux et surtout une diminution de la diversité de l’écosystème médiatique. La presse est concentrée entre les mains d’une dizaine de grands propriétaires […] liés à des intérêts économiques précis» qui nourrissent le propos «mainstream», a estimé Guy Mettan.
Pourquoi les journalistes ont perdu leur crédibilité ? «Essentiellement parce qu’ils ont fait des erreurs», a-t-il déclaré, par exemple en n’anticipant pas le succès de Trump ou le Brexit». Selon lui, les journalistes des grands médias, grands magazines et chaines de télévision, «n’ont pas fait leur travail». Il les a même jugés «enfermés dans leur bulle». «Ils ne vont plus sur le terrain, se contentent de pérorer dans les rédactions», a t-il critiqué.