France

Européennes : Nathalie Loiseau promet un «blitzkrieg positif» pour relancer la campagne de LREM

Nathalie Loiseau a encore fait parler d'elle en expliquant vouloir faire «un blitzkrieg positif» afin de relancer sa campagne des européennes. Un terme, dont l'emploi renvoie à l'Allemagne nazie, qui n'a pas manqué de faire réagir les internautes.

Décidément la campagne de Nathalie Loiseau, tête de liste LREM pour les européennes, est loin d’être un long fleuve tranquille. Le 6 mai, alors qu’elle effectuait un déplacement au Mémorial de Caen, l’ancienne directrice de l’ENA a déclaré vouloir faire «un blitzkrieg positif» dans les dernières semaines avant le scrutin, selon des propos retranscrits par L’Obs. Elle précise : «Positif […] car nous sommes là pour proposer et non pour bombarder !»

Le terme «blitzkrieg», signifiant «guerre éclair» en allemand, repose sur un concept théorisé durant l’entre-deux-guerres selon lequel il est possible de remporter rapidement une guerre en empêchant l’ennemi d’établir un front solide une fois les premières lignes percées. Les trois éléments principaux en sont l’effet de surprise, la rapidité de la manœuvre et la brutalité de l’attaque. L’exemple le plus célèbre est la première phase de la campagne de France, en 1940, qui offra une nette victoire à l’Allemagne.

L’expression, tirée donc de l’histoire du régime nazi, n’a pas manqué de susciter l’émoi sur les réseaux sociaux, de la part de responsables politiques ou d’anonymes, si bien que le hashtag «Blitzkrieg» était en deuxième position des tendances à la mi-journée, juste derrière #8Mai, en ce jour des commémorations de l’armistice de la Seconde Guerre mondiale. Dans son meeting à Caen, Nathalie Loiseau a renchéri devant ses partisans : «Nous sommes à Caen et ça ressemble un peu à un débarquement allié [...] Dans 20 jours, ce sera notre D-Day, notre jour J.»

La classe politique réagit

Bastien Lachaud, député La France insoumise de Seine-Saint-Denis, a tancé la candidate sur ses liens idéologiques avec l’extrême-droite : «Au Mémorial de Caen, devant une carte des batailles de 1940, Nathalie Loiseau parle de sa campagne comme d’un "Blitzkrieg positif". S’identifier aux armées nazies marchant sur la France ? L’imaginaire d’extrême-droite colle à la peau de la candidate de LREM.»

Nicolas Dupont-Aignan, tête de liste du parti Debout la France, note lui une dichotomie entre la présence de Nathalie Loiseau au Mémorial de Caen et l’utilisation de l’expression. «La germanophile N. Loiseau visite un mémorial en honneur des soldats alliés, Français libres et résistants, observe les cartes de l'offensive allemande du 10 mai 1940 contre la France et... compare la campagne LaREM des européennes au Blitzkrieg nazi!» peut-on lire sur son compte Twitter.

Même son de cloche au Parti communiste français. «De mieux en mieux... Loiseau annonce une "blitzkrieg" au Mémorial de Caen, la veille de l'anniversaire de l'armistice de la seconde guerre mondiale. Bravo championne !», a posté le parti dirigé par Fabien Roussel.

Les anonymes aussi

Les responsables politiques ne sont pas les seuls à avoir relevé le terme. Ainsi, de nombreux anonymes ont reproché cette utilisation à la tête de liste LREM. «8 Mai 1945 Certains se remémorent le Blitzkrieg. Souvenons-nous de ceux mort pour notre Liberté. Américains Soviétiques Britanniques Canadiens Français Belges Néerlandais Luxembourgeois Norvégiens Yougoslaves Danois Tchèques Polonais Albanais Grecs HONNEUR A EUX», message accompagné d’une image représentant quatre mains, aux couleurs des Alliés, brisant une croix gammée.

Un autre internaute s’est lui amusé à confectionner une affiche de campagne de la candidate du parti présidentielle, ornée de plusieurs symboles comme la croix celtique ou le sigle de la Wafen-SS, avec le commentaire commentaire «Nathalie Loiseau "Pour un #Blitzkrieg positif" Pour une Barbarossa apaisée Pour des Einsatzgruppen du vivre-ensemble Pour une Solution Finale douce et humaine».

Enfin, le compte parodique @SalamiLea préjuge de ce qu’aurait pu répondre Nathalie Loiseau, en référence à sa justification pour avoir appartenu à une liste étudiant proche du GUD : «Nathalie Loiseau se défend : "J'ai confondu avec une marque de bière" Blitzkrieg 8Mai.»

L’ancienne ministre chargée des Affaires européennes se retrouve régulièrement sur le devant de la scène pour ses frasques. Fin avril, elle avait déclaré : «J'avais l'impression d'être une romanichelle quand je suis arrivée à la tête de l'ENA». Le même jour, elle avait été accusée de banaliser l’homophobie après la mise en ligne d’une bande dessiné censée promouvoir la diversité en Europe.

Lire aussi : L'écologie, cause majeure pour LREM ? Les promesses à l'épreuve des décisions de l'exécutif