Plusieurs journalistes arrêtés ou blessés lors de l'acte 23 des Gilets jaunes
Selon plusieurs sources, les forces de l'ordre ont procédé à au moins deux arrestations de journalistes. Certains d'entre eux ont également dénoncé les violences dont ils auraient été victimes en marge de la manifestation des Gilets jaunes.
A Paris, la situation a été tendue aux abords de la place de la République lors de l'acte 23 des Gilets jaunes le 20 avril. Le Parisien rapporte que des journalistes, portant le brassard presse, ont été arrêtés par les forces de l'ordre. Les reporters du journal, ainsi que d'autres confrères, ont notamment relayé l'arrestation du vidéaste Gaspard Glanz de l'agence Taranis, des images massivement visionnées sur les réseaux sociaux.
Interpellation de @GaspardGlanz, de l'agence @TaranisNews. #GiletsJaunes#Acte23#ActeXXIII#ViolencesPolicièrespic.twitter.com/gSpZdJjIDL
— Jonathan Baudoin (@JoBaudoin) 20 avril 2019
Le député de La République en marche, Mickaël Nogal, a dans la foulée assuré que cette arrestation était due à un doigt d'honneur effectué par Gaspard Glanz en direction des forces de l'ordre.
Gaspard Glanz a été arrêté après avoir fait un doigt d’honneur aux forces de l’ordre, comme on le voit ici 👉 https://t.co/NcjAydsolb
— Mickael Nogal (@MickaelNogal) 20 avril 2019
Dans un État de droit, c’est désormais à la justice de faire son travail. Soutien à nos policiers et nos gendarmes, gardiens de notre République. https://t.co/Eaa5wHXu0L
Un reporter du Figaro, Thibault Izoret, a attesté qu'un de ses collègues du quotidien avait également été «pris à partie par un membre des forces de l'ordre».
Un journaliste (@GaspardGlanz selon de nombreux journalistes temoins) menotté. les interpellations non conformes se sont multipliées et mon collègue du @Le_Figaro pris à partie par un membre des FDO, je diffuserai les images ce soir #GiletsJaunes#Acte23pic.twitter.com/iOz10pnrOc
— Thibault Izoret (@TIM_7375) 20 avril 2019
Le photojournaliste Maxime Ryenié a pour sa part affirmé que le journaliste Alexis Kraland s'était fait «interpeller fermement dans la Gare du Nord de Paris alors qu'il a[vait] indiqué sa profession de journaliste et que plusieurs collègues essayaient de discuter avec la police avant de se voir ordonner de quitter les lieux». Cette arrestation a été confirmée par la journaliste de RFI, Marine Jeannin, qui a publié sur Twitter une photo de son interpellation.
Le journaliste @akraland vient de se faire interpeller fermement dans la gare du nord #paris alors qu'il ai indiqué sa profession de journaliste et que plusieurs collègues essayaient de discuter avec la police avant de se voir ordonner de quitter les lieux sinon interpel #Acte23
— Maxime Reynié (@Maxime_Reynie) 20 avril 2019
Le journaliste @akraland est embarqué par la police à Gare du Nord#ActeXXIIIpic.twitter.com/grXM2lqr2o
— Marine Jeannin (@Marine_Jeannin_) 20 avril 2019
Alexis Kraland a par la suite commenté lui-même sa garde-à-vue : «Sorti d'une garde-à-vue de 8 heures parce qu'à Gare du Nord j'ai refusé de lâcher ma caméra à un policier dont le collègue affirmait que c'est une "arme par destination". Ils ont donc matraqué ma main qui la tenait avant de m'interpeller pour "rébellion de palpation".» Selon ses dires, on ne lui aurait pas notifié de ses droits, ni accordé la possibilité de voir un médecin ou un avocat. On lui aurait en outre fortement conseillé de donner son ADN afin d'éviter une longue garde-à-vue. Il est ressorti en faisant savoir que son casque de skate, ses protège-tibia et ses lunettes de protection avaient été détruits «sur ordre d'un magistrat».
Sorti d'une garde-à-vue de 8h parce qu'à gare du nord j'ai refusé de lâcher ma caméra à un policier dont le collègue affirmait que c'est une "arme par destination". Ils ont donc matraqué ma main qui la tenait avant de m'interpeller pour "rébellion de palpation"
— Alexis Kraland (@akraland) 20 avril 2019
8h15 après l'interpellation je suis sorti sans suites (à priori) mais mon casque de skate, mes protège-tibia et mes lunettes de protection ont été détruites sur ordre d'un magistrat
— Alexis Kraland (@akraland) 20 avril 2019
Le principal syndicat des journalistes, le SNJ, a rapidement condamné l'attitude des autorités et a directement sollicité le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, et la préfecture de police : «Qu'est-ce qui justifie d'interpeller des reporters, si ce n'est pour les empêcher de travailler ? Ne bafouez pas l'Etat de droit Christophe Castaner ! La préfecture de police, respectez la liberté d'informer !»
Qu'est-ce qui justifie d'interpeller des reporters, si ce n'est pour les empêcher de travailler ? Ne bafouez pas l'état de droit @CCastaner ! @prefpolice respectez la liberté d'informer !#AlloPlaceBeauvau@franckriesterhttps://t.co/A8DrTotIGd
— SNJ (@SNJ_national) 20 avril 2019
Au cours de la journée, plusieurs journalistes ont en effet dénoncé le comportement des forces de l'ordre à leur égard. Le reporter indépendant Clément Lanot a rapporté avoir été «visé par un LBD» alors qu'il était identifié comme faisant partie de la presse (brassard, carte, caméra). «Tout va bien, merci les protections», a-t-il ajouté.
Je viens d’être visé par un LBD alors que je suis identité presse (brassard, carte, caméra). Tout va bien, merci les protections. pic.twitter.com/xtDymLU1v4
— Clément Lanot (@ClementLanot) 20 avril 2019
La reporter du Parisien Catherine Gasté a souligné qu'un journaliste anglais aurait été lui aussi blessé. Reprenant une information des street medic, le Britannique aurait été victime d'«un éclat de grenade à l’œil».
#acte23#giletsjaunes#Paris Un journaliste anglais aurait été blessé par un éclat de grenade à l’œil selon @CStreetmedichttps://t.co/ck5AWk9Q5I
— Catherine Gasté (@catherinegaste) 20 avril 2019
A Toulouse, le rédacteur en chef du site Actu Toulouse, Pascal Pallas, a déclaré qu'un journaliste couvrant la manifestation pour le média «a[vait] été blessé au genou par une grenade de désencerclement puis délibérément visé par les gaz lacrymo des forces de l'ordre».
#Acte23#GiletsJaunes#Toulouse : notre journaliste couvrant la manif pour @actutoulouse a été blessé au genou par une grenade de désencerclement puis délibérément visé par les gaz lacrymo des forces de l'ordre. Il poursuit malgré tout son travail au service de l'info. Soutien ! pic.twitter.com/fGt5fuF92X
— Pascal Pallas (@pallaspascal) 20 avril 2019