France

Acte 22 des Gilets jaunes : les manifestants à nouveau dans la rue

Dans l'attente des premières annonces d'Emmanuel Macron après le grand débat, les Gilets jaunes maintiennent la pression pour l'acte 22, avec notamment un rendez-vous national à Toulouse.

Samedi 13 avril

Selon le ministère de l'Intérieur, 31 000 personnes ont manifesté en France lors de l'acte 22 des Gilets jaunes dont 5 000 à Paris. La semaine dernière, 22 300 manifestants dont 3 500 dans la capitale avaient été recensés par la place Beauvau. 

Des affrontements sporadiques entre manifestants et forces de l'ordre se poursuivent à Toulouse. 

A Toulouse, un street medic blessé est pris en charge par ses collègues. 

Alors que les Gilets jaunes continuaient de battre le pavé en fin d'après-midi dans les rues de Toulouse, un journaliste de RT France s'est retrouvé aux côtés d'un homme à terre, blessé et visiblement inconscient.

Auprès de lui, pendant que des street medics débutent leur intervention, une femme en pleurs s'efforce d'exprimer son ressenti devant le cordon de policiers.

«Je prends 500 euros par week-end» : c'est en ces termes qu'un CRS a nargué Maxime Nicolle, une des figures médiatiques du mouvement des Gilets jaunes, lors d'un face à face filmé respectivement par les deux interlocuteurs à Toulouse. «Et vous êtes fier, c'est bien [...] Moi je dors bien le soir», lui a répondu le Gilet jaune breton.

A Toulouse, alors qu'il continue de suivre le cortège de Gilets jaunes, notre journaliste a assisté à l'intervention des street medics auprès d'une personne âgée blessée, aux abords de la place Belfort.

En milieu d'après-midi, le ministère de l'Intérieur a annoncé son premier décompte, estimant à 7 500 le nombre de manifestants en France à 14h00, dont 1 300 à Paris.

Après avoir été dispersé en matinée, le cortège des Gilets jaunes s'est temporairement reformé à Toulouse, avant que les forces de l'ordre ne procèdent de nouveau à des tirs de gaz lacrymogènes. Témoin de la situation, un journaliste RT France a lancé une nouvelle diffusion en direct.

Dans la capitale, la tension est montée d'un cran place de la République. Comme en témoigne un journaliste RT France sur place, une partie de la place est recouverte par du gaz lacrymogène.

Quelques minutes plus tard, notre reporter a filmé un face à face entre manifestants et forces de l'ordre devant l'institut Wall Street English.

Jérôme Rodrigues, une des figures emblématiques du mouvement des Gilets jaunes, a été aperçu dans le cortège lillois.

La manifestation à Lille a également accueilli des citoyennes habillées en Marianne.

Ailleurs dans le cortège, tenue par un Gilet jaune «bourreau», une guillotine factice a été aperçue avec l'écriteau «Exécutons les ordres».

A Paris, la tête de cortège est arrivée sur la place de la République. 

En compagnie de plusieurs élus de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon prend part à l'une des manifestations parisiennes des Gilets jaunes «pour défendre les libertés publiques et le droit de manifester».  

A Bordeaux, des manifestants tentent de briser un cordon de sécurité. 

A Marseille, les manifestants convergent vers Notre Dame de la Garde à l'occasion de cette nouvelle journée de mobilisation. «Tous ensemble contre le gouvernement», peut-on lire sur une banderole déployée par des protestataires. 

Selon Le Parisien, plusieurs dizaines de personnes, dont des militants de la CGT, manifestent à Rouen. «On nous empêchera pas de manifester», scandent-ils. 

A Montpellier, devant l’Opéra, des Gilets jaunes ainsi que des militants syndicalistes se sont rassemblés pour protester contre certaines lois qu'ils jugent liberticides. Pour rappel, ce samedi est la première manifestation des Gilets jaunes après la promulgation de la loi anticasseurs, le 11 avril.

A Paris, plusieurs Gilets jaunes brandissent des portraits de Julian Assange pour exiger sa libération. Le 11 avril, le lanceur d'alerte a été arrêté par la police britannique à l'intérieur de l'ambassade d'Equateur à Londres, où il était refugié depuis juin 2012. 

En immersion dans le cortège de Gilets jaunes à Toulouse, notre journaliste évoque une situation de plus en plus tendue. Lors de sa diffusion en direct sur Facebook, il a notamment rapporté les images d'un véhicule ravagé par les flammes.

Comme en témoigne la vidéo réalisée en direct par notre reporter, la situation est toujours aussi tendue à Toulouse. 

La situation demeure tendue à Toulouse, où les forces de l'ordre poursuivent leur opération de dispersion des manifestants à l'aide de gaz lacrymogènes. 

Selon notre reporter, à Toulouse, les forces de l'ordre dispersent les manifestants à l'aide de gaz lacrymogènes. Un camion antiémeute a également été mobilisé. 

En immersion au sein du cortège de Gilets Jaunes à Toulouse, notre reporter a pu témoigner d'une avancée des forces de l'ordre qui ont commencé à nasser les manifestants et ont déjà fait usage de gaz lacrymogènes.

Simultanément, des barricades de fortune jaillissent dans les rues de la ville.

En Moselle, l'atmosphère s'est tendue lors de l'intervention des forces de l'ordre sur une route aux abords de la commune de Saint-Avold, où étaient rassemblés des Gilets jaunes.

Les agents des forces de l'ordre, portant eux-mêmes des gilets jaunes «gendarmerie», semblent avoir attiré la colère des manifestants à la suite d'une interpellation.

En immersion au sein de la mobilisation des Gilets jaunes à Toulouse, notre reporter a lancé une diffusion en direct sur Facebook.

Danses, déploiement de pancartes géantes ou encore appel aux policiers à rejoindre le mouvement : le rassemblement des Gilets jaunes a pris forme dans la matinée, comme en témoignent les images partagées par notre reporter sur place.

Le ton est monté d'un cran pendant le contrôle policier d'un véhicule à Toulouse, lors duquel on peut notamment apercevoir et entendre Priscillia Ludosky, une des figures médiatisées des Gilets jaunes. S'indignant de l'intervention, dont la vidéo a été publiée sur Facebook, elle interpelle ainsi les forces de l'ordre : «Si c'était légal, vous l'auriez dit, vous auriez cité l'article en question», estime-t-elle.

A Châteauroux, comme le rapporte France Bleu Berry, une centaine de personnes se sont rassemblées devant la préfecture de l'Indre pour exprimer leur opposition à la loi anti-casseurs, promulguée deux jours plus tôt.

Au Havre, plus de 200 manifestants, parmi lesquels des Gilets jaunes et des syndicalistes CGT, ont été recensés devant l'hôtel de ville à 10h30, avant que le cortège ne débute son défilé.

A Pau, dans le sud-ouest de la France, quelques dizaines de Gilets jaunes ont commencé à se rassembler dans le centre-ville. «Quand l'Etat ne répond plus aux citoyens que par la répression, il est alors devenu dictature», peut-on lire sur une des pancartes.

Annoncée comme le point de rassemblement national pour l'acte 22 des Gilets jaunes, la ville de Toulouse commence à voir affluer des manifestants par centaines. Comme en témoignent des vidéos diffusées en direct sur Facebook, certains d'entre eux ont commencé à prendre publiquement la parole sur la place Jean-Jaurès, où du matériel de sonorisation a été installé.

Une performance chorégraphique a également été réalisée par des manifestantes habillées en Marianne.

Parmi les manifestants déjà sur place, le porteur de pancartes Voltuan arbore un panneau montrant les visages d'Emmanuel Macron, Bruno Le Maire ou encore Christophe Castaner, avec le slogan : «Voici les casseurs».

Un dispositif de sécurité est déjà en place aux abords du Capitole, plusieurs véhicules de la police, dont un camion anti-émeutes équipé d'un canon à eau, sont ainsi stationnés dans le centre-ville.

Comme en témoigne une Gilet jaune de Nantes dont les propos ont été rapportés par le quotidien régional Presse-Océan, 15 personnes ont été interpellées à la veille de l'acte 22, alors qu'elles étaient rassemblées dans le centre-ville afin de «fabriquer ensemble des banderoles pour la manif[estation]».

Quinze personnes ont été interpellées et quatorze placées en garde à vue pour «participation à un attroupement formé en vue de la préparation de violences volontaires ou de destructions et dégradations», rapporte le quotidien régional, précisant que les autorités ont affirmé avoir découvert sur place «différents artifices et pétards artisanaux».

Selon France Bleu Gard Lozère, des Gilets jaunes bloquent la nationale 106 au niveau de Dions. 

Invitée sur le plateau de BFM TV la veille de l'acte 22, l'ex-candidate à l'élection présidentielle de 2007 Ségolène Royal a livré son opinion sur la poursuite de la mobilisation des Gilets jaunes. «Ce ne sont plus des Gilets jaunes, ce sont des gens qui mettent des gilets jaunes pour continuer le désordre», a-t-elle notamment déclaré au sujet des manifestants impliqués dans les dégradations.

Pour elle, «les Gilets jaunes eux-mêmes ne sont plus dans les rues», mais «attendent les décisions qui doivent être prises» - celles qu'Emmanuel Macron devrait annoncer d'ici le week-end de Pâques. 

A Dunkerque, l'acte 22 a commencé dès le 12 avril par une marche nocturne, comme en témoignent de nombreuses publications sur les réseaux sociaux. Selon La Voix du Nord, près de 400 personnes s'y sont donné rendez-vous pour une «Nuit jaune».

Jérôme Rodrigues, l'une des figures du mouvement, était présent lors du rassemblement.

Les Gilets jaunes mobilisés pour le 22e samedi d'affilée vont tenter de maintenir la pression en attendant les annonces du président après la clôture du grand débat, prévues avant le week-end de Pâques, avec notamment un rassemblement national organisé à Toulouse, un des principaux bastions du mouvement. Cet acte 22 a également la particularité d'être le premier à se dérouler après la promulgation de la loi anticasseurs.

Lors de l'acte 21, la mobilisation avait accusé un recul notable avec 22 300 dans toute la France selon le ministère de l'Intérieur tandis que le Nombre jaune avait recensé 73 420 manifestants «minimum».

Pour palier cette baisse de la participation, plusieurs appels ont été lancés sur les réseaux sociaux pour faire de Toulouse la «capitale des Gilets jaunes», comptant sur la forte mobilisation de la ville rose depuis le début du mouvement. Parmi les figures du mouvement, Priscilla Ludosky ou Maxime Nicolle ont annoncé qu'ils seraient présents dans la capitale occitane, ce dernier prédisant un «gros week-end». Jusqu'à 10 000 manifestants avaient été dénombrés mi-janvier dans cette place forte des Gilets jaunes. 

La manifestation, non déclarée, doit partir vers midi du centre, à proximité de la place du Capitole qui a une nouvelle fois été interdite aux manifestants par un arrêté préfectoral.

Des renforts sont en particulier attendus à Bordeaux, où les Toulousains étaient allés grossir les rangs le 30 mars, et à Montpellier où une marche doit avoir lieu à partir de 14h. Evoquant une «volonté d'en découdre» des Gilets jaunes à Toulouse, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner a relevé qu'il y aura, là comme ailleurs, un dispositif proportionné.

A Paris, le «droit à manifester»

A Paris aussi, la loi anticasseurs sera dans le collimateur des manifestants. Un premier cortège, déclaré par des Gilets jaunes pour «la défense du droit de manifester» et «l'abrogation de la loi liberticide» doit aller jusqu’à la place de la République d'où s'élancera ensuite une marche pour «la liberté de manifester», organisée par plusieurs associations (dont LDH, Amnesty, Attac, Unef, SOS Racisme…). Une cinquantaine d’organisations ont en effet signé un appel pour l'abrogation de ce nouveau texte.

Comme ces derniers week-ends, la Préfecture de police a pris un arrêté interdisant tout rassemblement de Gilets jaunes sur les Champs-Elysées et les rues perpendiculaires à la célèbre avenue.

Circulaire aux préfets

Le ministre de l'Intérieur a, lui, insisté sur la mise en vigueur dès le 13 avril du nouveau cadre législatif, indiquant avoir envoyé «une circulaire [le 12 avril] à l'ensemble des préfets pour les inviter à préparer la bonne utilisation de ces dispositifs, à travailler avec les procureurs, les parquets». Christophe Castaner a également rappelé que le fait de se masquer, de cacher son visage «à un moment d'émeute» devient ainsi «un délit passible d'une peine d'un an et de 15 000 euros d'amende».

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