Après qu'un détenu islamiste radicalisé a grièvement blessé deux surveillants le 5 mars dans la prison de Condé-sur-Sarthe près d'Alençon, les actions de blocage se sont multipliées aux abords d'établissements pénitentiaires, les personnels mobilisés entendant soutenir leurs collègues blessés par ce que le gouvernement a qualifié d'«acte terroriste».
Tôt dans la matinée ce 11 mars, RT France s'est rendu à la maison centrale de Poissy dans les Yvelines, à la rencontre de surveillants de prison mobilisés. Un syndicaliste de la CGT a expliqué être présent en solidarité avec ses collègues de Condé-sur-Sarthe avant d'alerter la ministre de la Justice Nicole Belloubet sur les conditions de travail des personnels pénitentiaires. Il a notamment dénoncé l'absence de sécurité incendie à Poissy, ou encore l'état des murs qui «laisse à désirer».
A la prison de Condé-sur-Sarthe, les grévistes ont effectué leur sixième journée de blocage.
Comme la veille, les forces de l'ordre étaient présentes, néanmoins, l'action semble cette fois s'être déroulée dans le calme.
A Rouen, selon des informations rapportées par le journaliste Simon Louvet, l'accès à la prison était bloqué depuis 7h par une quarantaine d'employés, ceux-ci déplorant l'attaque de Condé-sur-Sarthe et réclamant par ailleurs une augmentation des effectifs.
Egalement dans la matinée de ce 11 mars, le Syndicat national pénitentiaire Force ouvrière a diffusé des images présentant des blocages dans plusieurs régions de France, notamment devant les centres pénitentiaires de Laon dans l'Aisne et de Salon-de-Provence dans les Bouches du Rhône.
Des actions ont également eu lieu à Nice dans les Alpes-Maritimes et à Osny dans le Val-d'Oise, où une vingtaine de surveillants pénitentiaires étaient présents dans la matinée pour bloquer l'accès la maison d'arrêt, comme le rapporte France 3 Ile de France.
A Angoulême, en Charente, et à Chambéry, en Savoie, le personnel était lui aussi mobilisé.
Le Syndicat national pénitentiaire Force ouvrière avait annoncé le 8 mars qu'il serait reçu par la garde des sceaux le 14 mars afin de faire valoir ses revendications auprès du ministère de la Justice.