France

Paroles de Gilets jaunes : «On nous dénigre, on nous fait passer pour ce qu'on n'est pas»

Comme chaque samedi, les reporters de RT France sont allés à la rencontre des Gilets jaunes. Ce 23 février, pour l'acte 15, les manifestants présents semblent toujours aussi déterminés à poursuivre leur mobilisation jusqu'au bout.

Les reporters de RT France sont allés comme chaque semaine à la rencontre des Gilets jaunes mobilisés dans les rues. Pour l'acte 15 de la mobilisation, après plus de trois mois, les personnes rencontrées se disent toujours aussi déterminées à continuer leur combat jusqu'au bout. Toujours au cœur des revendications, la participation populaire à la vie démocratique et le référendum d'initiative citoyenne (RIC) figurent en tête des priorités des Gilets jaunes.

Myriam, auxiliaire parentale à Paris, est mobilisée depuis le début du mouvement. Si elle n'a pas l'impression que les Gilets jaunes sont entendus par le gouvernement et estime qu'ils sont traités avec mépris, elle constate néanmoins que le pouvoir ne peut faire semblant de ne pas les voir. Ce qui l'encourage à continuer, en plus des revendications d'ordre fiscal et social, c'est «l'injustice» liée au traitement des Gilets jaunes. «On nous dénigre, on nous fait passer pour ce qu'on n'est pas. C'est vraiment énervant», déplore Myriam.

Camille, étudiant en physique, brandissait une pancarte sur laquelle il avait écrit : «1789, révolution bourgeoise, 2019, révolution populaire». Il a expliqué au micro de RT France que les parallèles établis régulièrement entre la révolution française et le mouvement des Gilets jaunes n'était pas pertinent selon lui car la révolution du 1789 était «une révolution bourgeoise qui a mis en place le système dans lequel nous vivons aujourd'hui». Pour Camille, avec les Gilets jaunes, «on peut avoir une révolution qui donne vraiment le pouvoir au peuple».

Alex a passé les 15 derniers samedis sans ses enfants. Elle vient chaque semaine à Paris, depuis la Normandie où elle réside. «C'est un investissement, on espère que ça aboutira», explique-t-elle au micro de RT France. «Et c'est pas parce qu'on est déterminés qu'on est radicalisés», précise-t-elle.

Interrogé par une journaliste de RT France sur les accusations d'antisémitisme qui planent sur le mouvement des Gilets jaunes depuis l'altercation qu'a eue avec quelques-uns d'entre eux le philosophe Alain Finkielkraut le 16 février, Pascal dit être «très tranquille» avec ça. «Mardi soir, on est allés place de la République [au rassemblement contre l'antisémitisme, le 19 février]. On était en gilet jaune, on ne faisait pas de provocation et on venait faire voir que les Gilets jaunes n'étaient pas des antisémites, ni des xénophobes, ni des racistes». Il pointe également la responsabilité des médias dans la surmédiatisation qui tend selon lui à exagérer des événements isolés et mineurs.

Notre journaliste a également retrouvé Franck, rencontré précédemment, lors de l'acte 13 des Gilets jaunes alors qu'il venait d'être blessé par un coup de matraque des forces de l'ordre. Il explique aller mieux et se dit reconnaissant pour tous les messages de soutien qu'il a reçus.

Reprenant la formule du président Emmanuel Macron, Franck assure que les Gilets jaunes non plus ne vont rien lâcher jusqu'à l'obtention du RIC.

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