Présents pour l'acte 13 des Gilets jaunes le 9 février à Paris, deux des figures médiatiques du mouvement, Eric Drouet et Jérôme Rodrigues, ont expliqué sur RT France les raisons de cette nouvelle mobilisation.
Gravement blessé à l’œil lors de l'acte 11, Jérôme Rodrigues estime que les Gilets jaunes restent «toujours sur le socle commun [...] de trois revendications» : «Vivre dignement de notre salaire – vivre dignement tout court en France, avoir une nouvelle forme de démocratie parce qu'on est, je pense, sur un système archaïque sur les institutions françaises et la fin des privilèges.»
Au fil des mobilisations, entre les blessés et les annonces gouvernementales, Jérôme Rodrigues confie que de nouvelles doléances sont apparues : «A cela s'ajoute la fin des LBD et [la fin de] ce déni de démocratie qu'est en train de mettre en place Emmanuel Macron.»
«On continuera de marcher tant qu'il ne nous écoutera pas», assure-t-il. Il cible ainsi directement le chef de l'Etat français : «Qu'il respecte aussi sa police et qu'il arrête de nous opposer à lui en se servant d'un bouclier humain – parce qu'avant d'être des policiers, ce sont des humains – pour se protéger lui-même.»
Eric Drouet revient également sur les violences. «Même quand c'est déclaré [les manifestations], ils essaient de créer des tensions, que les gens se dispersent, alors qu'on est dans une marche où il ne se passe rien...», atteste cette autre figure des Gilets jaunes.
Le Grand débat national ? Ni Eric Drouet, ni Jérôme Rodrigues n'ont d'espérances. Jérôme Rodrigues considère qu'il s'agit d'une rencontre «entre potes» avec Emmanuel Macron alors que les Gilets jaunes seraient exclus de l'initiative. Il invite d'ailleurs le président à venir rencontrer les manifestants.
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Pour Eric Drouet, même avec ce Grand débat, «on n'a pas du tout l'impression d'être entendus, on a l'impression qu'ils gagnent du temps pour arriver jusqu'aux européennes». Concernant la mise en place éventuelle d'un référendum le jour des élections européennes, Eric Drouet n'est pas non plus surpris de la manœuvre politique : «On n'est pas dupes, on sait que c'est calculé [...] on aura aucun pouvoir là-dedans.»