Dimanche 10 février
Le manifestant qui a eu une main arrachée lors de la manifestation a été opéré et une enquête judiciaire a été ouverte. C'est Christophe Castaner qui l'a annoncé.
Le ministre de l'Intérieur, après s'être vu reprocher, la veille, d'avoir dénoncé l'incendie d'un véhicule de Sentinelle sans un mot pour le manifestant mutilé, a en effet fini par évoquer les faits.
«L'opération a été longue ce matin, c'est un travail méticuleux, c'est une blessure grave que je regrette», a-t-il déclaré sur France info le 10 février en début d'après-midi.
«On a déclenché immédiatement une enquête judiciaire pour comprendre ce qui s'est passé», a-t-il ajouté. De son côté le parquet de Paris a déclaré à l'AFP avoir ouvert une enquête en recherche des causes des blessures graves.
Christophe Castaner a expliqué : «Il y a eu une attaque contre le fronton de l'Assemblée nationale, des gens voulaient rentrer dans l'Assemblée nationale, les gendarmes se sont retrouvés encerclés face à une foule très hostile et ils ont voulu se désencercler [...] Un manifestant [...] a voulu prendre dans la main cette grenade et elle a explosé.»
Proche des Gilets jaunes, la page Facebook «Le Nombre Jaune», qui décompte le nombre de manifestants, annonce le chiffre de 118 222 Gilets jaunes rassemblés dans toute la France le 9 février pour l'acte 13 du mouvement. Cela représenterait une légère hausse puisque la même source évoquait environ 116 000 manifestants le samedi précédent.
Le ministère de l'Intérieur, dont les chiffres sont généralement contestés par les manifestants, annonçait de son côté une baisse de la mobilisation avec 51 400 Gilets jaunes, contre 58 600 manifestants le 2 février.
Selon LCI, un homme suspecté d'avoir mis le feu à un véhicule de Sentinelle lors de la manifestation à Paris, a été interpellé et placé en garde. Il s'agirait d'un individu connu des services de police pour des faits de dégradations et conduite sous emprise d’alcool et de stupéfiants.
Une enquête a été ouverte du chef de «destruction par un incendie» et «destruction par un incendie d'un bien d'utilité publique».
En marge de la manifestation parisienne, la Nouvelle Librairie, située en face du jardin du Luxembourg, a subi des dégradations. Sur son compte Twitter, l'enseigne a évoqué une «attaque à la pelle [...] par les casseurs antifas parisiens».
Après la tombée de la nuit, l'acte 13 de la mobilisation des Gilets jaunes s'est prolongé dans plusieurs villes de France.
Une vidéo diffusée en direct sur Facebook témoigne par exemple d'une marche de plusieurs dizaines de Gilets jaunes dans le centre-ville d'Arras, capitale historique et administrative du département du Pas-de-Calais.
Même scénario à Biarritz, dans les Pyrénées-Atlantiques, où certains manifestants ont avancé dans la ville en musique.
Le ministère de l'Intérieur, dont les chiffres sont contestés par les Gilets jaunes, annonce un total de 51 400 en France, dont 4 000 à Paris. Partant de ces données, le ministère annonce une mobilisation en recul puisqu'il annonçait 58 600 manifestants le 2 février.
Pourtant, un comptage effectué par les Gilets jaunes (via la page «Le nombre jaune») annonçait selon une «estimation basse», et qui doit être mise à jour dans la matinée du 10 février, 111 000 manifestants en France.
Dans la journée de l'acte 13, une photo a été diffusée sur les réseaux sociaux montrant la devanture d'une enseigne de restauration Bagelstein, dégradée par le graffiti «Juden», signifiant «juif» en allemand.
L'Union des étudiants juifs de France a notamment relayé l'image, déplorant que «cet acte XIII [soit] dans la suite des précédents : attaques contre les institutions, actes antisémites...»
Samedi 9 février
Des incidents ont éclaté entre des Gilets jaunes et les forces de l'ordre à Metz où s'étaient rassemblées près de 1 900 manifestants, selon la police.
Vers 17h, un noyau de 300 personnes a tenté de forcer un barrage des forces de l'ordre, positionnées sur un pont permettant d'accéder à la préfecture. Elles ont répliqué en lançant des grenades lacrymogènes à plusieurs reprises.
Selon l'«estimation basse» à 18h de la page Facebook «Le nombre jaune - Compteur de MANUfestations», 111 010 personnes ont manifesté ce 9 février en France et dans les Dom-Tom.
Ce «nombre jaune» est, comme chaque semaine, amené à évoluer dans la nuit.
Les forces de l'ordre sont intervenues à Caen pour rétablir la circulation sur des axes qui avaient été bloqués par des Gilets jaunes, au nombre de 1 700 en début d'après-midi, selon la préfecture.
Un groupe de manifestants avait tenté d'envahir le boulevard périphérique extérieur de la ville, selon la même source. Le 9 février au matin, un groupe de Gilets jaunes avait installé un barrage filtrant sur l'axe Caen-Ouistreham, menant au port d'embarquement pour les ferries vers la Grande-Bretagne, mais «la circulation a été rapidement rétablie», selon la même source.
Au cris de «vive les mariés», un couple a pu profiter de l'enthousiasme des Gilets jaunes. Ces jeunes mariés se sont vus gratifier d'une haie d'honneur au Trocadéro à Paris.
Des Gilets jaunes se sont également immiscés au milieu de la séance photo des mariés.
Un véhicule du dispositif Vigipirate a été incendié sous la Tour Eiffel.
La tension est forte à proximité du Champ-de-Mars à Paris, où une voiture a été incendiée et des feux de poubelles ont été allumés.
La police a déployé un canon à eau à Toulouse pour repousser les manifestants, qui se trouvent place du Capitole.
La situation est tendue près du Champ-de-Mars à Paris. Les forces de l'ordre font usage de gaz lacrymogènes.
Selon un décompte du ministère de l’Intérieur, dont les chiffres sont souvent mis en doute par les Gilets jaunes, environ 12 000 personnes ont manifesté en France à 14h, dont 4 000 à Paris.
La semaine précédente à la même heure, la mobilisation atteignait de même source 17 400 manifestants en France et 8 000 à Paris.
Environ 2 000 personnes sillonnent les rues de Dijon, selon France Bleu Bourgogne, qui fait état de deux interpellations après des fouilles de sac en début de manifestation.
«On ne veut pas débattre on veut décider», peut-on lire sur un panneau positionné sur le portail de l'hôtel de Montesquiou, boulevard des Invalides à Paris.
Des barricades commencent à être érigées dans Paris dans le sillage du cortège.
Une Porsche a été dégradée au passage du cortège à Paris. Selon le journaliste Rémi Buisine, des Gilets jaunes sont intervenus pour éviter que l'incendie ne se propage.
Plusieurs motos ont été brûlées rue Vaugirard à Paris en marge du cortège des Gilets jaunes a constaté un journaliste de RT France présent sur place.
Des Gilets jaunes se sont amusés à détourner des affiches publicitaires en les placardant dans les espaces dédiés aux abribus. Dans leurs messages, les Gilets jaunes s'en prennent à la dernière loi anticasseurs rebaptisée «loi anti-manif».
Des milliers de Gilets jaunes manifestaient dans le centre de Toulouse, l'un des bastions du mouvement, en scandant «on n'est pas fatigués» ou encore «Gilets jaunes en colère, libérez nos prisonniers». Les manifestants se sont rassemblés sous un soleil printanier à la station de métro Jean-Jaurès, avant de prendre un boulevard ceinturant le centre historique de la Ville rose.
«Révolution ou Lexomil?», pouvait-on lire sur une pancarte. «Toulouse, soulève toi», était-il écrit sur une autre.
Le 19 janvier, au plus fort de la mobilisation à Toulouse, la préfecture avait décompté 10 000 manifestants, soit un record national. Depuis cette date, elle ne donne plus de chiffres, qui sont centralisés au niveau du ministère de l'Intérieur.
A Saint-Etienne, un gilet jaune a été mis sur la statue du résistant Jean Moulin.
Comme aux quatre coins du pays, des Gilets jaunes défilent à Limoges en Haute Vienne.
La mobilisation est très importante à Caen pour l'acte 13, selon l'hebdomadaire Liberté Caen.
A La-Roche-sur-Yon, en Vendée, le police a avancé le chiffre d'un millier de Gilets jaunes, selon une journaliste de l'hebdomadaire Le Journal du Pays Yonnais.
Un peu plus tôt dans la journée et comme nous l'avons indiqué précédemment, des individus, dont certains en gilets jaunes, ont tenté de détruire la palissade protégeant l'Assemblée nationale et d'y pénétrer. La tentative a débouché sur des heurts particulièrement violents avec les forces de l'ordre. Un homme, qui serait un photographe proche des Gilets jaunes, selon l'AFP, a eu la main arrachée.
Plusieurs banques ont été prises pour cible au passage du cortège à Paris.
A Marseille, le cortège remonte la Canebière dans une ambiance bon enfant.
Foyer de la contestation depuis le début du mouvement, la ville de Toulouse accueille encore de nombreux Gilets jaunes à l'occasion de l'acte 13.
Plusieurs milliers de Gilets jaunes se sont rassemblés place de la Bourse à Bordeaux, selon France Bleu Gironde.
Un imposant cortège de Gilets jaunes défile à Mulhouse dans le Haut-Rhin, qui a été choisi comme point de rassemblement régional.
«Macronie de la misère, misère de la macronie» : rue de Rennes, dans le VIe arrondissement de Paris, les vitrines de deux agences bancaires (LCL et Banque Populaire) et d'une compagnie d'assurance (Maif) ont été vandalisées.
Plusieurs personnes ont tenté de pénétrer dans le périmètre de l'Assemblée nationale en passant par des palissades, selon des images diffusées par le journaliste Clément Lanot. Un manifestant serait gravement blessé.
La tension est très forte aux abords de l'Assemblée nationale. Après des heurts avec les forces de l'ordre, un manifestant a été grièvement blessé, notamment à la main. Selon des images de la scène, il pourrait avoir la main arrachée.
Lire aussi : Acte 13 des Gilets jaunes : un manifestant a la main arrachée à Paris
Les heurts se poursuivent à Paris. Les policiers sont la cible de projectiles et font usage de gaz lacrymogènes.
Retrouvez l'édition spéciale de RT France consacrée à l'acte 13 des Gilets jaunes.
Comme tous les samedis depuis 13 semaines, les rues de Paris se parent de jaune.
La tension est montée d'un cran durant un court moment : les forces de l'ordre ont procédé à des tirs de gaz lacrymogènes alors que les manifestants lançaient des projectiles dans leur direction.
A l'origine des heurts, un individu qui ne porte pas de Gilet jaune a asséné un coup de pied en plein visage d'un policier.
Un autre blessé explique qu'il y a eu un mouvement de foule puis une charge de CRS, et que c'est à ce moment là qu'il a reçu un coup de matraque. Lorsque la journaliste de RT France lui demande s'il compte se rendre à l'hôpital pour se faire soigner, ce Gilet jaune est catégorique : «Non je continue la manifestation.»
Un Gilet jaune blessé d'un coup de matraque livre son témoignage au micro de RT France : «Un manifestant a donné un coup de pied à un flic. Une dizaine de flics lui ont sauté dessus, j'ai pas voulu le laisser tout seul par terre. Alors que je l'aidais, un flic m'a donné trois coups de matraque par derrière. J'ai réussi à me sauver.»
Après un bref moment de tension le cortège défile désormais dans le calme à Paris. Les Gilets jaunes entonnent des chants tels que «Emmanuel Macron, grosse tête de c.., on vient de te chercher toi», ou encore des slogans «Benalla en prison !», «Libérez Christophe» et «Castaner n.... ta mère !»
Les CRS laissent avancer le cortège sur les Champs-Elysées à Paris. De brefs heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre, qui ont fait usage de leur matraque. Les choses sont toutefois rapidement rentrées dans l'ordre.
Comme ils en ont l'habitude, les Gilets jaunes laissent passer un camion de pompier sous les applaudissements à Rouen.
«On peut tous être unis, on peut tous manifester, mais il ne faut pas avoir d'étiquette. On rentre les drapeaux à la maison, on met les couleurs à la maison, on met un Gilet jaune et on est tous le même peuple», a expliqué un Gilet jaune interrogé par RT France au sujet des manifestations avec la CGT.
«Ça discrédite le mouvement parce que maintenant on ne parle que de la CGT, on ne parle plus des Gilets jaunes. Aujourd'hui on les veut pas ou alors ils enlèvent leur veste et restent neutres, anonymes», explique-t-il.
«On est là depuis le début et je pense qu'on va encore être là un moment» : un manifestant déplore au micro de RT France que le mouvement ne soit pas entendu par le gouvernement.
«Je suis venue défendre le service public qui va très mal. Je suis dans une région, le Loiret, où on ne peut plus se soigner, c'est impossible. Les hôpitaux vont de plus en plus mal, on ferme des maternités. Moi je ne supporte plus ça», explique une Gilet jaune au micro de la journaliste de RT France à Paris.
Bien loin des images de tensions entre manifestants et forces de l'ordre à Paris, des Gilets jaunes ont offert une rose à un policier, qui l'a gardée contre lui avant de l'accrocher à son équipement.
A Paris, où les Gilets jaunes bloquent les Champs-Elysées, des tensions se font déjà ressentir avec les forces de l'ordre.
Un Gilet jaune a ainsi reçu du gaz lacrymogène après être monté sur une voiture de police.
Un gros déploiement des forces de l'ordre est une nouvelle fois prévu et d'importants moyens ont été mis en œuvre pour sécuriser le périmètre.
Les Gilets jaunes arrivent au compte goutte place de l'Etoile à Paris, selon un journaliste de RT France présent sur place. Le cortège devrait s'élancer vers 12h.
Le cortège commence à défiler dans les rues de Rouen, fort de 500 personnes selon un journaliste présent sur place.
A Tarbes dans les Hautes-Pyrénées, où la mobilisation est importante depuis le début du mouvement, le rassemblement de Gilets jaunes a débuté dans le centre-ville pour cet acte 13.
Le mouvement des Gilets jaunes ne se limite pas à la métropole : à Saint-Denis à la Réunion, les manifestants se sont de nouveau mobilisés pour cet acte 13.
Le rassemblement de Gilets jaunes se prépare à Angoulême. Il sera précédé par un cortège de deux-roues.
Les premiers Gilets jaunes commencent à se rassembler sur les Champs-Elysées à Paris. Certains ont sorti une banderole sur laquelle on peut lire : «RIC [référendum d'initiative citoyenne] pour une banque nationale et se libérer de la dette.»
Les Gilets jaunes sont mobilisés depuis 6 heures ce matin dans la vallée de la Tarentaise, selon le Dauphiné. Après avoir levé les barrières du péage de Sainte-Hélène sur Isère – et s'être fait déloger par les gendarmes mobiles – les manifestants ont effectué des opérations escargots vers Bourg-Saint-Maurice et vers Albertville.
Des Gilets jaunes ont entamé une marche à travers la France, de Marseille à Paris, afin de mettre en avant une revendication majeure du mouvement, le référendum d'initiative citoyenne, et de militer pour le faire inscrire dans la Constitution.
«Nous avons toujours des craintes. Ca devient un rituel la manifestation du samedi, hélas – moins à Paris mais souvent en province – avec des violences qui l'accompagnent», a déclaré le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, interviewé la veille de l'acte 13 de la mobilisation des Gilets jaunes.
«Ce que je constate c'est qu'il y a de moins en moins d'acteurs sur la scène, de moins en moins de spectateurs, et pourtant il y a toujours des violences chaque semaine», a-t-il insisté, assurant que les forces de l'ordre restaient «mobilisées».
Selon un sondage Yougov pour Le HuffPost et CNews réalisé entre le 30 et le 31 janvier, le soutien populaire au mouvement des Gilets jaunes ne se dément pas : 77% des Français trouvent la mobilisation «justifiée», soit 3 points de plus que lors du précédent sondage, réalisé au début du mois de janvier.
64% des Français disent en outre soutenir le mouvement, un chiffre là encore en augmentation, de deux points. Si les sympathisants LREM sont sans surprise majoritairement défavorables à cette fronde, il est à noter que le taux de soutien au mouvement à tout de même progressé de deux points chez les partisans d'Emmanuel Macron, de 21% à 23%.
A l'aube de l'acte 13, des Gilets jaunes ont mené comme ils le font depuis des mois des actions sur des péages, comme à Schwindratzheim dans le Bas-Rhin.
D'autres se sont déjà rendus sur un autre de leurs lieux de rassemblement privilégiés, sur un rond-point, comme à St-André-les-Vergers dans l'Aube.
Lire aussi : Près de 150 Gilets jaunes mis sur écoute par la police ?
Plusieurs groupes de Gilets jaunes ont annoncé le programme des rassemblements qui auront lieu pour cet acte 13 de leur mobilisation, ce 9 février. Des manifestations sont prévues dans un grand nombre de villes françaises.
A Paris, un groupe de Gilets jaunes, souhaitant se montrer «irréprochables», a déclaré le rassemblement qu'ils souhaitent pacifique à la préfecture, alors que Jérôme Rodrigues avait annoncé plus tôt qu'il ne ferait pas cette démarche pour sa propre manifestation. Au programme des revendications figurent l'interdiction du LDB et des GLIF4 et la mise en avant du référendum d'initiative citoyenne (RIC). Un premier point de rendez-vous a été fixé à 10h30 place de l'Etoile, pour un cortège qui compte se rendre au Champ-de-Mars.
A Bordeaux, autre place forte de la mobilisation ces dernières semaines, les protestataires se retrouvent Place de la bourse à 13h00, tandis qu'à Marseille les Gilets jaunes se regroupent sur le Vieux-Port à partir de 14h. A Montpellier, les motards, unis contre projet de loi anticasseurs, doivent rejoindre les Gilets jaunes à 14h00 Place de la Comédie. Une action de «blocage économique» est prévue. A Nice, le collectif Résistance 06 appelle tous les Gilets jaunes de la région PACA à se rassembler à 11h à la frontière italienne, en présence de Maxime Nicolle, alias Fly Rider, pour appuyer leurs revendications et soutenir les blessés.