Emmanuel Macron et Angela Merkel se sont rapidement engouffrés dans la prestigieuse mairie d'Aix-la-Chapelle (Allemagne), ce 22 janvier, pour signer un nouveau traité franco-allemand. Plusieurs dizaines de manifestants, munis de sifflets et de vuvuzelas, ont accueilli les deux dirigeants avec des huées, criant «Merkel muss weg» («Merkel doit partir») et «Macron démission», comme l'ont constaté un de nos reporters ainsi qu'un journaliste de l'AFP.
Plusieurs arboraient des gilets jaunes et le slogan allemand «Aufstehen» («Levez-vous»), du nom d'un parti fondé en septembre par des anciens membres du parti de gauche Die Linke. Ils tentent depuis plusieurs semaines d'importer le mouvement français des Gilets jaunes en Allemagne et tiennent un discours musclé à l'égard de l'accueil de migrants.
Entourés d'un important dispositif de sécurité, les deux dirigeants se réunissaient pour signer un nouveau traité censé élever la relation bilatérale à un «niveau supérieur». Il complète celui conclu en 1963 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer.
En début d'après-midi, notre reporter a constaté que des Gilets jaunes continuaient à exprimer leur opposition au traité et aux politiques menées par Angela Merkel et Emmanuel Macron.
Ce texte suscite la controverse en France, où l'opposition déplore une perte de souveraineté nationale et un alignement de Paris sur la politique allemande. Pour Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN), il s'agit d'un nouveau «petit coup en douce» de la part d'Emmanuel Macron qui est, selon elle, «en train d'effondrer la puissance de notre pays». Le chef de file de la France insoumise (FI), Jean-Luc Mélenchon, a pour sa part dénoncé le 21 janvier un «recul de notre souveraineté» qui, selon lui, «marche ici avec le recul social et écologique.»